LE PASSSEUR

LE PASSSEUR

Professeur Bernard Herzog - Médecine et Thérapies du Futur Connaissances et recherches pour améliorer Votre Santé et Votre Vie


Rêve : “Les nourritures fortes”

Publié par Bernard Herzog sur 10 Décembre 2011, 11:09am

Catégories : #Rêve- Spiritualité

6273545470_a493827620.jpgArthur poursuit son voyage sur terre comme chacun de nous ! Pour le moment, il a beaucoup de mal à s’arracher à l’attraction de la terre-mère… Une solide matrone qui a usurpé le phallus paternel dès avant la naissance de ses enfants.

 

Rêve du 20 mars

« Me voici en Grande-Bretagne. Je quitte la famille qui me loge. Je dois aller en ville acheter de la nourriture. Lorsque j’y parviens, je marche dans une rue piétonne. Je me promène et reviens sur mes pas acheter du pain.

Me voici en possession d’un pain de deux livres. Pour rentrer, je prends un autre chemin. Je passe alors devant un pub. J’aperçois à l’intérieur “Little Big Man” debout à côté du bar en train de boire.

C’est un garçon BCBG. Il est là à vider un petit tonneau en bois. Je le regarde. Il me fait signe d’entrer. Je pénètre à l’intérieur. Sur le côté gauche, j’aperçois trois vieux marins attablés. Je me dirige vers le bar. Je bois une bière puis je mange tout le pain.

Le barman a une fille brune très jolie. Elle m’apporte deux “brötchen”. Je les coupe en deux puis les mange. Je quitte alors la table et me rends au bar. On met deux verres à apéritif, je les bois. 

Ensuite, je quitte le bar pour aller chercher du pain. Je rencontre alors Gaïa dans la rue. Elle me demande cinq livres pour acheter de la nourriture. En même temps, un appel annonce que la boulangerie est fermée. Je devrais me contenter des “brötchen”. La route fait alors un “y”. 

Commentaires : « La Grande-Bretagne est une île, en somme je quitte mes parents, c’est-à-dire le continent. »

4371697653_e69b43e96d.jpgArthur n’a pas travaillé son rêve. Il lui faut chercher ailleurs sa “nourriture”. Son individuation exige une autre nourriture que le lait maternel et autres aliments matériels… Le pain représente également une nourriture symbolique…

Arthur est paresseux et pourtant son inconscient lui fait cette fois encore un cadeau royal !

La route fait un “y” ce qui lui suggère un choix entre deux voies. Or, il a été question d’un pain de deux livres, de deux petits pains. La symbolique du deux exige de traiter du problème relationnel avec le continent féminin.

Cette piste est d’autant plus valable qu’elle passe par le lieu des échange : le bar.

L’univers masculin est celui du Yang, la voie sèche d’Aristote. L’univers du Ying appartient au féminin, et constitue la voie humide.

Il s’agit encore du fonctionnement de notre entendement : la voie de la main droite et de la main gauche et de l’unification harmonieuse des deux à réaliser dans la vie par une union complète au sexe opposé.

Arthur nous apprend que “Little Big Man” va à Paris “en boîte” tous les week-ends. C’est un “fils à papa” baigné dans la sophistication et les mondanités dont il n’y a rien à attendre dans le futur. Il trouve l’excitation dans les alcools puis, comme Arthur nous l’apprend, dans les drogues douces, comme nombre de ses amis étudiants.

Les sujets restés appendus aux nourritures terrestres sans valeurs sont de futurs castrats, aussi deviendront-ils des tueurs paranoïaques.

On en retrouve un certain nombre dans l’administration ou dans la bureaucratie. Cela n’exclut pas d’ailleurs les vocations médicales. Ils viennent à la médecine ou à la psychologie dans le but inconscient de s’arracher à leur problématique ce qui, de toute évidence, ne risque pas d’arriver par le seul pôle mental…

La voie gauche est celle du retour à la mère, elle est sans issue. L’autre voie invite aux échanges notamment “avec les dames”.

3089493184_852b475cac.jpgArthur m’a posé la question de savoir si ces trois vieux marins attablés ne constituaient pas les trois vieux sages.

Ils ont bourlingué sur les mers, en effet, aux “quatre coins” du monde et malheureusement compte tenu de leurs attaches oedipiennes à la Grande Mère, ils n’ont pu se dégager d’une profession maritime qui voue fréquemment un certain tribus dans les tavernes, à la bouteille…

Cela n’exclut pas une relation éventuelle à la femme me direz-vous.

Elle reste cependant en général larvaire, orale, épisodique voire contraphobique.

D’autre plus avancés associent à des conflits conjugaux les échanges sadomasochistes confirmant les attaches avec le stade anal

Enfin, le dernier stade génital esclavagiste peut achever le trio signalé.

Arthur est ensuite confronté à deux types de femmes, Gaïa la blonde et la brune, fille du barman.

La timidité d’Arthur et l’interdit maternel d’une relation festive le rend incapable de conversation avec cette fille qui, pourtant, lui apporte deux “brötchen”. Arthur adore précisément ces “brötchen”… Il ne rêve que d’aller en Allemagne rencontrer des Mädchen. On rencontre en général à l’est une grande majorité des femmes animus qui ressemblent à sa propre mère.

Elles “portent la culotte”dit-on dans la famille. Leurs époux sont souvent “forts en gueule” mais nuls à la maison désireux en premier d’avoir la paix et prêts à toutes les compromissions pour ne pas fâcher leur épouse.  

Iconographie = la carte du Batelem des Tarots des Imagées de Moyen Age.  

4356249929_b300d30792.jpgLa fille brune représente la vie. Elle lui fait des avances ou se prostitue. Telle est la conception catholique dans laquelle Arthur a baigné durant toute son adolescence. Pour l’instant, il n’est capable comme “Little Big Man”, son ombre, que d’ingurgiter des apéritifs après des verres de bière. Il a mangé tout son pain blanc et va devoir aller gagner son pain quotidien…

C’est alors qu’il rencontre l’autre type de femme, Gaïa, auquel il est prédestiné.

La négativité et la misogynie héritées du vécu relationnel auprès de sa mère ne peuvent que lui faire admettre qu’une femme “aussi peu femme que possible” est restée parfaitement infantile. C’est une modalité particulièrement fréquente dans tous les lieux où la catholicité la plus archaïque continue à émasculer les garçons et à frigidifier les jeunes femmes. On lit un graffiti géant sur les murs de l’hôpital de Nantes très évocateur : “Nantes, ville des morts-vivants...”

Rien d’étonnant d’ailleurs à ce qu’il rencontre Gaïa. Elle lui réclame une forte somme puisqu’il s’agit de cinq livres anglaises. En même temps, le rêve nous apprend que la boulangerie sera fermée. Elle ne nourrira jamais son homme mais se fera assumer par lui. Ce genre de femme ne sait que prendre, reste parfaitement évanescente dans l’ombre de sa mère en guerre perpétuelle contre son enveloppe charnelle et ses instincts. Le culte de la Vierge et de la virginité se traduit par le fantasme d’une propreté et d’une hygiène idéale si possible.  

6466187039_500fe84592.jpg« Ne vous laissez pas attendrir par une fille demeurée au stade oral, elles ne savent que prendre. Essayez si vous le pouvez, de vous intéresser à des filles qui donnent et se donnent. 

 

Si Arthur n’avait pas effectué un travail sur lui-même, nul doute, il eut comme toute une génération de bourgeois rencontré ce type de femmes restée dans le domaine de Gaïa, la déesse mère. Le prénom lui-même est significatif. La tendre égérie d’Eluard devenue l’épouse de Dali avait précisément ce prénom.

Bruñuel s’en offusquait mais ne réussit pas à détourner Dali d’un tel sacrifice ! Elle correspondait à son “anima” malade, aussi leur union était-elle inéluctable.

 

Ecrivant pour quelques lecteurs médecins généralises éventuels, je me laisserais aller ici à une digression pour leur confier qu’un grand nombre de médecins ont précisément choisi des épouses de ce type… ce qui entraîne ultérieurement bon nombre de divorces ou de situations délicates.

Il y avait dans la bonne ville de Nancy, où je fis mes études, un certain nombre de fêtards. Ils n’en étaient pas pour autant de mauvais élèves mais ils se consacraient souvent à de tendres dévotions. Elles les laissaient, au petit matin, fort mal réveillés !

17432332_ce71b2e0b1.jpgIls consacraient à Vénus, comme la nature l’exige, aussi avaient-ils des difficultés à suivre les cliniques auxquelles l’emploi du temps les obligeaient à se rendre très tôt le matin. Trois absences suffisaient à faire exclure l’étudiant, alors qu’ils ne se “réveillaient” que vers les onze heures. Certains avaient même trouvé moyen de faire bouillir de l’eau au fond de la salle de cours afin de se préparer un thé absolument nécessaire pour rester éveillés.

Leur exemple faisait peur aux travailleurs acharnés. Ils n’osaient pas, à l’époque, se consacrer aux jeux amoureux.

Le système névrotique permet de “faire une carrière” … Depuis, il fallut se rendre à l’évidence : le café est un lieu d’échanges et de rencontres auxquels les disciples d’Esculape devaient comme bien d’autres rendre le tribu d’usage.

Avec une trentaine d’années de recul, ces étudiants dont le comportement ressemblait aux thèmes des chansons de Brassens ou de Lény Escudero firent d’excellents médecins. Ils avaient une connaissance de l’humain que les castrats buveurs plus hauts cités n’acquirent jamais. Leur clientèle avait avec eux souvent des relations d’affection teintée de respect. Ils étaient capables de conseils judicieux et aussi de tolérance, ils savaient entendre ce qui, à notre époque, n’a presque plus de prix.

Telle est l’attitude des garçons nourris “aux nourritures fortes” par une confrontation nécessaire avec les filles d’Eve… Telles sont les filles des bars à chevelures brunes… Actuellement et avec le recul, je dois avouer que l’espèce travailleuse bourrée d’idéologies et d’actions que la morale qualifie de bonnes et ennoblissantes devint souvent des “pisses vinaigre” et tourna à l’acide.

images-copie-2.jpgOn en rencontre un bon nombre dans les sphères enseignantes, psychologisantes, l’université, la sécurité sociale quand ils ne sont pas engagés dans les rangs politiques ou syndicaux.

Aussi, pour conclure, je rappellerais l’impérieux appel de la nature et merveilleusement mise en vers par Ronsard, Villon et tous ceux dont le cœur si enivré de poésie de poésie.

 

« Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches.

Et puis voici mon cœur qui ne bat que pour vous.

Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches.

Et qu’à vos yeux si doux l’humble présent soit beau. »

Paul Verlaine (Green)

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents