LE PASSSEUR

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Professeur Bernard Herzog - Médecine et Thérapies du Futur Connaissances et recherches pour améliorer Votre Santé et Votre Vie


Rêve : Le terrorisme intellectuel

Publié par Bernard Herzog sur 27 Octobre 2012, 10:08am

Catégories : #Rêve- Spiritualité

5586331616_c4845b9618.jpgLe terrorisme intellectuel fut d’abord le fait des religieux avant d’être celui des éducateurs athées, de l’union rationaliste ou d’une franc-maçonnerie quelconque.

Arielle, après une longue période de vie monastique, a consacré sa vie à une œuvre sociale humanitaire comme on le lui avait enseigné au catéchisme. Parvenue à l’aube du troisième âge, elle se pose des questions.

 

Rêve n° 1

« Je regarde autour de moi dans une pièce quasiment vide qu’un homme que je ne connais pas me fait visiter avec le reste de la modeste maison. Soudain le radiateur se met à fuir, l’eau bouillonne de tous les conduits. Nous sautons vite dans le jardin, il y a là de très hautes palissades, des murs sombres. Aussitôt des flammes sortent d’une conduite d’eau et de gaz qui courait le long de la façade. J’appelle l’homme pour le prévenir, mon regard se porte sur la maison où un énorme avion vient de se poser dont l’aile fabriquée en bois déborde du toit. Il a voulu sans doute éviter les fils à haute tension tout près de l’habitation. Me retournant face au jardin, j’aperçois un autre avion en tôle rouillée, plus petit, qui s’écrase au fond sur l’herbe. »

« Je note du vide, de l’enfermement, de hautes palissades, du danger aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la maison. L’eau bouillonne : ce sont toutes mes émotions en excès…Le gaz volatile représente les rêves, il y en a trop la nuit quand on ne se réalise pas… La haute-tension évoque toute cette pression qui engendre les émotions, les rêves inassouvis. Quant au radiateur, il évoque le dieu soleil. L’avion comporte un aspect privatif de vie. On vit à l’extérieur et l’homme, cet inconnu, est mal entouré, vivant dans un environnement hostile, vide. Le toit correspond à l’étage mental, à l’écrasement, bref j’interprète ce rêve comme une bombe où sont concentrés tous les éléments explosifs d’éclatement, il y a donc danger dans ma maison. »

 

3758567497_91279fe6e6.jpgTous les engins artificiels imaginés et construits par l’homme finissent par obscurcir le ciel, ce que j’avais précédemment relevé dans les contenus oniriques d’une délirante dont le ciel était envahi d’avions mécaniques ce fut le thème du film « Psychose » de Hitchcock, toutes les sécrétions du mental humain encombrent certains sujets.  

Ces images et ces humeurs résultent de l’interdit symbolisé par des hautes palissades de murs sombres. La rêveuse a longtemps vécu chez les religieuses dans un véritable système carcéral qui emprisonne les pulsions, asphyxie la vie. Aussi l’énergie s’accumule-t-elle, les émotions bouillonnent mais la culpabilité demeure. Le terrorisme intellectuel ou le fait de se dévouer à une cause sociologique, ou à se tuer au travail, sont des variantes destinées à maintenir en place l’oppresseur. Par mimétisme, le sujet incorpore dans sa Psyché un système semblable. Il vit ensuite pour son propre compte structurant un Surmoi peu commode. 

Un « cul non habilité » est semblable à un puits duquel sortent des myriades de fantasmes, autant d’idées démoniaques et perverses, ils prennent des formes variées, Jérôme Bosch les a immortalisées.

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Rêve n° 2 :  

« Je suis sur le sommet d’un mur extrêmement haut, très très haut, édifié en belles pierres de construction. En face un autre mur est séparé du précédent par une sorte d’arche, une passerelle. Je jette à terre d’ailleurs ce qui me semblait être une passerelle. Pourquoi ? Je veux redescendre ! Cela semble impossible. Bien sûr c’est tellement risqué à cause de la hauteur extrême et des milles difficultés. Il y a sur l’autre paroi en face un semblant d’escalier fait d’un petit pavé pour marches et sans rambarde. Pourquoi au lieu de franchir l’arche est-ce que je saute pour atteindre le deuxième mur ? Je ne sais. Forcément je glisse et je me retrouve coincée entre les deux parois, les pieds et le dos au mur c’est le cas de le dire. Comment dans cette position redescendre sur terre retrouver son équilibre ? Si je bouge, je glisse et la chute risque d’être mortelle. Si je réussis très improbablement à atteindre l’autre paroi, une des pseudo-marches, comment pourrai-je redescendre sans rambarde avec si peu de prise ? Je n’ai pas l’habitude de faire de la varappe. »  

« En haut on est dans les sommets, dans le mental. On n’est pas les pieds sur terre ! Il faudrait pourtant redescendre. Arches, passerelles sont indiquées pour cela, il faut redescendre des nuages. Les difficultés paraissent immenses, périlleuses, sauter, franchir l’obstacle, que de risques ! Comment faire lorsque l’on a les pieds et le dos au mur ? »

« Voilà ce qu’évoque les désescalades afin de s’extraire du monde mental, des chimères et combien cela est périlleux et difficile. Si on a su grimper, peut-être est-il possible de redescendre pas à pas ? Dans pavé, paroi, passerelle, on retrouve le pas. En trouvant de l’aide dans l’arche, c’est-à-dire retrouver le chemin du soleil et de la joie de vivre ? Toutes ces constructions, toutes ces idées reçues d’une éducation d’une autre époque, sont comme des montagnes à soulever pour les détruire… Il s’agit de vaincre la peur, la culpabilité , l’angoisse, accepter de vivre, de prendre des risques, s’aventurer... est nécessaire sinon il ne se passe rien !

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Rêve n° 3 :

« Un grand établissement scolaire est tenu par des religieuses. Je le visite avec deux autres filles. On y découvre entre autre une très grande salle, un hall, où l’informatique règne. Il y a de larges pupitres, des éclairages partout et suspendu depuis le plafond un immense portrait d’homme politique, non pas une peinture, mais un croquis réalisé en tubes lumineux de couleurs variées semblables aux illuminations de Noël. Chirac, Mitterrand se succèdent ainsi. L’établissement est très fier de cette réalisation. C’est d’ailleurs à l’occasion d’une visite d’un chef d’Etat que cette merveille a été conçue, ce portrait néon-lytique. Puis, dans une autre salle, un autre très haut pupitre de couleur bleu foncé, un demi-cercle en occupe le tiers. Micros de mixage, boutons d’éclairage, je trouve qu’il y a peu de tables de travail vu l’importance donnée à la place des enseignants et des orateurs. Je me suis introduite derrière cet espace impressionnant me demandant pourquoi autant de prestige, de technicité. Au même moment une religieuse se trouve là et m’adresse des propos peu aimables et vexants. Je suis à la fois stupéfaite et en révolte. Aussi je descends du pupitre pour rétorquer. Elle disparaît par une porte dissimulée dans un lambris dont est recouvert une des faces de la pièce ; Passant à la moitié de cette porte, je découvre une assemblée de religieuses assistant à une messe dite par le père Corbinot que je crois reconnaître derrière l’autel. Là je dis très fort devant tout ce beau monde : « cette religieuse m’a humiliée, elle m’a fait très mal ».

 « Je quitte ce lieu. Avec mes camarades nous nous retrouvons dans la rue, mises à pied en quelque sorte. Nous errons sur une place pavée entourée de maisons, d’édifices, d’une église au style ancien, vieille construction de pierres. Nos pensées bouillonnent contre cette bonne sœur, contre l’esprit abominable qui règne dans le couvent. Avec Denise, une amie, nous sommes assises sur le rebord d’une fenêtre. Un garçon penché à la fenêtre du deuxième étage se propose de nous aider. Nous ramassons des objets, des bagages qui deviennent lourds. Le garçon se propose de venir nous apporter de l’aide. Entre-temps les parents ont dû être informés de l’événement. Rentrant dans le collège, l’un d’eux nous interpelle sans ménagement. Je comprends qu’il soit mécontent de perdre du temps et de l’argent, mais je lui réponds que ce n’est pas grave, que deux ou trois dissidents ne sont pas d’accord avec le reste du groupe, qu’ils ont forcément tort et que c’est aussi comme cela que les révolutions commencent. Je voudrais dire les changements.

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 Mais nous devons faire amende honorable pour être de nouveau admis. On nous demande un projet de révision de nos cours en vue d’un examen. Un camarade se propose de nous aider, nous nous isolons. Puis, de sortie à nouveau sur cette même place, nous sommes confrontés à une avalanche d’eau qui monte sur la place à toute vitesse. Denise et une autre fille, peut-être, voulant traverser toute cette eau jusqu’au corps disparaissent. Je n’ose m’aventurer. Epargnée, parachutée sur les parois d’un édifice je vois ma cousine lutter contre le courant, elle tombe, se redresse pour ne pas être enterrée dans un trou d’égout au bord du trottoir. Un garçon la rattrape de justesse mais ils glissent à nouveau et s’engouffrent tous les deux dans l’égout. Soudain cette amie ressurgit, s’appuyant fortement de ses deux bras sur le rebord du trottoir. Elle se hisse enfin, elle est sauvée mais le garçon lui a disparu.  

« Que de tristes souvenirs de cette période où je vivais non pas dans la maison des morts mais des religieuses, à vrai dire il n’y a guère de différences ! J’aimerais enterrer les souvenirs délétères, mais la trace est tenace et les fait resurgir. Autrefois les religieuses nous enfermaient pour notre malheur avec toute cette belle morale culpabilisante, morbide. Aujourd’hui ce sont les ordinateurs, les grands orateurs, les politiques qui menacent l’enseignement et l’éducation. Il n’y a plus de place d’ailleurs pour les élèves, les estrades ont pris la place, l’électronique et tout ce qui brille, et tout cela a envahi les alentours. 

Les religieuses s’en mêlent en utilisant elles-mêmes ces médias (ordinateurs, affiches, conférences…). Se rebeller est très mal vu, les parents voulaient avoir la paix. Ils faisaient cause commune avec ces enseignants : « en-saignants », comme l’a écrit je ne sais plus quel auteur, des êtres d’une catégorie incroyablement destructrice…

Et les élus castreurs alors, faut-il les évoquer ? 

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Que de filles et de garçons ont été inondés de ce faux lait maternel, de ce breuvage de mort dès les petites écoles ? Ils ont été comme moi empoisonnés par des discours mirifiques sur un faux dieu prônant un amour de pacotille, un oubli de soi, l’horreur du sexe, certains en sont morts ou en meurent encore d’une façon ou d’une autre, implosés sur l’autel de la culpabilité.

 Ce n’était pas facile de se rebiffer. J’ai essayé assez tôt de le faire mais j’ai reçu suffisamment de coups sur la tête et j’ai été obligée pour me sociabiliser d’entériner la culpabilité de n'être pas conforme, de devoir suivre les mêmes règles, d’être aimable, serviable, de ne jamais dire non, d’être, en fait, une esclave. 

Aujourd’hui tout cela me coûte parce qu’il est difficile de se défaire de telles habitudes. Mais ai-je un autre chemin qu’il me faut emprunter ? Il faut bien en passer par là si je veux me sauver et renaître à moi-même. »

 

Saluons ce courage de cette personne désireuse de se verticaliser, entourée de difficultés extrêmes aussi bien chez ses patients que dans sa famille où elle est chaque jour agressée sauvagement par une fille schizophrène et un fils qui ne veut pas faire grand chose pour avoir trop vu ses parents s’échiner au travail.

 

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