LES EFFETS DES PLACEBOS ET LEURS CONSEQUENCES PAR RAPPORT AUX EFFETS DES TRAITEMENTS HOMEOPATHIQUES SUR L’ENSEMBLE DE LA PERSONNALITE DE L’HOMME
Je consultais cet été là au Centre de Cancérologie du C.H.R. de Lorient, dont j’étais l’un des promoteurs, quand je reçus un jeune marié et son épouse de retour de voyages de noces.
Le jeune marié trapu, solide, présentait des adénopathies axillaires bilatérales de la taille d’un poing. Un mélanome cutané avait explosé. Connaissant l’évolution de cette abominable tumeur qui laisse, à ce stade, à peine trois mois de survie au sujet, ne voulant pas effrayer le brave homme dont la naïveté n’avait d’égale que la confiance qu’il me faisait, je lui proposais un traitement à base d’injections de Ducton intraveineux. (Souche interdite par la législation actuelle = LYSAT de la souche S 103 de NEISSERIA perflava à partir d’une suspension titrant 150 millions)
J’avais au début de mon internat observé des chocs pyrétiques induits pour relancer un système immunitaire qui paraissait totalement sidéré. Le Ducton était un produit neutre, chimiquement non agressif, une sorte de coquille vide qui ne pouvait pas lui créer grand mal. Je l’informais de l’éventualité d’un petit choc pyrétique qui ne durerait pas plus de 48 heures et plaçais tous les derniers espoirs dans cette thérapeutique totalement inoffensive.
Le fébricule ne devait pas dépasser 38°7, tout se passa aisément, les masses ganglionnaires disparurent et pendant plus d’une année, notre sujet fut considéré comme guéri. Je consultais alors à titre bénévole dans cette ville fort distante de ma Faculté et ne pouvais y être en permanence.
Un jeune assistant devait dix-huit mois plus tard le persuader, « pour stabiliser définitivement la situation », d’effectuer une cure de chimiothérapie ; Certes, fort douce mais qui eut l’inconvénient de réveiller aussitôt le monstre endormi, lequel emporta le patient en quelques semaines. Il ne m’avait évidemment pas consulté pour agir ainsi car la médecine est riche en ronds de cuir et en comportements stéréotypés de sujets qui ne se posent jamais la moindre question, n’ayant aucune formation scientifique, mais prescrivant sans cesse croyant bien faire, comme on leur a enseigné. J’avais, au cours de la préparation de ma thèse consacrée au pouvoir métastatique des tumeurs, relevé plus de cent cas semblables et notamment l’histoire d’une bonne sœur opérée d’un cancer du hile du foie ; le chirurgien s’était retiré en pratiquant uniquement un prélèvement pour précise le type histologique et la brave sœur, jaune comme un coing, se remit définitivement de l’intervention ! La guérison spontanée des cancers existe. Un grand nombre de médecins connaît l’histoire de Monsieur WRIGHT. C’était aussi un cancéreux auquel on ne donnait que quelques jours à vivre en 1957. Hospitalisé à LONG BEACH, en Californie, avec des tuméfactions cancéreuses aussi grosses que des oranges – comme mon patient précisément – il devait apprendre l’existence d’un sérum de cheval appelé le Krebiozen qui semblait – d’après les marchands – efficace sur le cancer. Il devait supplier son médecin, le Docteur Philip West, qui finit par accepter de lui injecter le produit un vendredi après-midi. Le lundi suivant, le grabataire plaisantait avec les infirmières : les tuméfactions avaient fondu comme neige au soleil, selon l’expression même du médecin.
Quelques mois plus tard le patient devait apprendre par la presse que ce sérum de cheval était un remède de charlatan parfaitement inefficace, aussi devait-il immédiatement rechuter. Son médecin lui déconseilla de croire à tout ce qui était imprimé dans les journaux et lui injecta une nouvelle dose, deux fois plus puissante selon lui, du médicament. En fait, il s’agissait de sérum physiologique et de nouveau les masses tumorales fondirent.
Monsieur Wright retrouva donc la santé pendant quelques mois jusqu’à ce qu’il tombe sur un autre article condamnant sans appel le Krebiozen :
Il en mourut deux jours plus tard !
Un grand nombre d’articles a été consacré aux placebos, même les scientifiques ont fait l’écho de cette puissance thérapeutique que l’on redécouvre aux U.S.A. avec des résultats quasi-miraculeux.
On enrobe le tout non pas de chocolat mais d’un échafaudage théorisant sur les sécrétions encéphaliques, bref les articles ne manquent point pour affirmer que « les placebos sont des mensonges qui guérissent, comme le résume Anne Harrigton, Historienne des Sciences à l’Université Harvard». Le placebo est donc semblable à un médicament actif mais n’en possède aucune propriété pharmacologique. C’est donc un traitement fictif, administré dans le seul but de faire plaisir à des patients anxieux, récriminants, auxquels depuis des lustres les médecins conseillaient différentes poudres de « perlimpinpin » auréolées de noms latins afin de se débarrasser de malades top encombrants.
Malgré toutes les critiques, ils n’ont pas du tout réduit le pouvoir des placebos et un bon nombre de sujets, en mal de publication médicale, les redécouvre périodiquement. C’est ainsi que des chirurgiens du Texas, pour des douleurs du genou, effectuent des petites incisions fictives ou des anesthésies en observant un certain nombre de patients soulagés de leurs douleurs et des gonflements articulaires.
Des études américaines récentes comparant les antidépresseurs de la dernière génération à des placebos, ont montré qu’il y avait le même degré d’efficacité. C’est du moins ce qu’affirme Irving Kirsch, Psychiatre de l’Université du Connecticut. Il oublie cependant d’ajouter que les antidépresseurs ont une toxicité considérable sur les neurones, n’ayant pas envisagé cet aspect du problème. Est-ce à dire que les placebos n’en ont aucune ? Bref, toute cette littérature est semblable à une collection de philatélie faite d’articles divers qui ressemble aux feuilles agitées par le vent. Elle a cependant donné lieu à un grand nombre de thèses, voire à des carrières universitaires, que faut-il réellement penser : s’agit-il d’une manipulation ? Est-elle dénuée d’effets secondaires ?
On écrit que les placebos possèdent 55 à 60% d’efficacité et constituent des médicaments les plus actifs pour combattre la douleur ; d’autres médecins européens n’ont pas le même enthousiasme que le Docteur Kirsch, avançant des chiffres de 30% d’amélioration. Des neurologues célèbres ont montré depuis le début du siècle que l’hypnose avait des effets non négligeables, induisant par exemple des réactions allergiques incontestables. Des travaux japonais récents sur des sujets allergiques au Sumac vénéneux ont montré que tous les sujets développaient une réaction allergique avec une plante semblable, inoffensive, lorsque les feuilles touchaient leur peau.
Tous les cliniciens ont pu constater des effets secondaires avec les placebos semblables à ceux des médicaments : diarrhées, nausées, démangeaisons : toute la série qualifiée d’hystérique y passe, selon les neuropsychiatres, mais on peut objectiver des variations dans les fonctions gastriques, artérielles, l’état sudoral de la peau ou sa résistance électrique, etc. C’est pourquoi une nouvelle discipline : de la neuropsychologie cognitive, appelée « la théorie de l’anticipation » s’est efforcée de comprendre les mécanismes en les rapprochant des théories de Pavlov.
Méfions-nous cependant du zèle intempestif et quelque peu hors réalité style U.S.A. d’une Dr Eileen Palace (porte bien son nom… un programme en soi) qui veut restaurer les capacités orgastiques de ses patientes frigides ( on avait la diathermie vaginale au début du siècle qui rendait de grands services espérons qu’elle soit redécouverte) (Université Tulane de Nouvelle Orléans) avec une machine à rétrocontrôle biologique… des stimuli électriques, bref après la trayeuse pour taureaux, la stimulation électrique clitoridienne… on croit rêver dans une univers schizophrénique une dérive hélas très courante due à la pathologie mentale des praticiens.
Il est bien évident que nos patients sont conditionnés à la blouse du médecin, à son stéthoscope, à la voix de l’infirmière, aux odeurs d’éther, de désinfectants ; rien que la vue d’aiguilles et de seringues déclenche des phénomènes à n’en pas douter, mais aussi l’attitude du thérapeute. C’est pourquoi il est bien difficile de s’y retrouver. Bref, tout ce monde est truffé d’ambiguïtés et les journalistes médicaux utilisent à dessein cette confusion pour amalgamer, non pas dans le vide ordures mais presque, l’homéopathie, l’acupuncture, la chiropraxie, bref toutes les médecines dites alternatives !
Il serait bon de se poser quelques questions. Certes la formation scientifique et la rigueur ne font pas bon ménage avec le monde psychiatrique ou médical à de rares exceptions près car les formations unidirectionnelles ne permettent guère d’effectuer des ponts, or il faut dans ce cas slalomer littéralement de la biologie cellulaire à l’immunité en passant par la psychologie des profondeurs, la biochimie ou la physique quantique, c’est-à-dire posséder une réelle capacité dans tous ces domaines ce qui n’est pas si fréquent !
C’est pourquoi on voit généralement ces articles et ces travaux se terminer de la même façon : les médecines alternatives attirent les patients grâce à l’effet placebos lorsque les thérapies classiques ne guérissent pas ou ne soulagent pas des infections chroniques ou mal comprises, alors on peut adopter ce que l’on qualifie de médecine charlatanesque. Cela n’empêche pas les mêmes neurologues, psychiatres ou médecins et chirurgiens d’utiliser des placebos le cas échéant.
Revenons au cas le l’observation du Ducton, une poudre inerte, qui avait été chargée par la pensée du thérapeute d’effectuer une digue à une évolution mortelle à court terme. La pensée de l’homéopathe n’interviendrait-elle pas pour dynamiser réellement ces petites pilules ? On oublie toujours le contre-transfert dans le champ analytique. Qu’en est-il alors de la projection du thérapeute sur le produit, bref quelle est son action chamanique ? On oublie le pouvoir de la pensée parce qu’il ne se voit pas, ne se pèse pas, ne se quantifie point.
Certes, si les malades – comme c’est le cas dans les pays anglo-saxons tirent dans une boîte des numéros de loterie, lesquels (par exemple : série paire) suivront un traitement classique tandis que la série impaire sera mise par exemple sous l’accélérateur de particules sans que l’on ouvre le flux d’électrons et de photons, suivant une distribution statistique randomisée, industrialisée. Dans ce dernier cas la projection du thérapeute n’existe pas évidemment car on a à faire à une sorte de jeu aléatoire d’un bureaucrate et entre les deux la différence est de taille. La physique quantique nous a démontré l’existence de la télé transportation.
Certes l’existence de l’antimatière et le rôle de la pensée du thérapeute sont pratiquement inconnus car la physique quantique est elle-même, comme la chimie quantique du reste, assez mystérieuse dans un monde qui reste enchaîné à la chimie moléculaire classique.
Il est donc certes utile dans l’art thérapeutique d’avoir des placebos à sa disposition… C’est donc une grande nécessité de pouvoir ainsi permettre à des sujets d’ingurgiter des médicaments qui ne sont que des leurres !
L’usage de ces leurres utilise en général comme support des produits sucrés, comme le saccharose ou le glucose, voire des mélanges.
Le patient qui ingurgite ces produits usuels baptisés en l’occurrence d’une vertu médicamenteuse, a l’impression d’absorber un produit actif.
Avec un énorme sourire, le médecin se moque éperdument de son patient qu’il sait pertinemment être incapable de comprendre ce qui se passe car il a l’impression non seulement de noyer le poisson, mais aussi de le faire frire !
Certains psychiatres s’en sont fait une gloire, ignorant d’ailleurs parfaitement les conséquences physiologiques et biochimiques, voire immunologiques, de ces usages n’ayant certes jamais eu l’occasion de s’interroger ni de se former dans les différentes disciplines scientifiques précitées. Et, tout bon médecin qu’il est, il oublie qu’il use et abuse d’une corde sur laquelle il va jouer un temps comme ses prédécesseurs, sans réfléchir.
Le placebo correspond exactement aux effets décrits par Hahnemann ou les illustres prédécesseurs de ce génie de l’homéopathie et notamment de Paracelse.
Paracelse indiquait en effet que tout ordonnancement induit devenait par lui-même un produit réactif ! Il disait également que moins il y a de matière, plus on a l’esprit de la matière, donc moins il y a de principes chimiques, plus l’effet thérapeutique est puissant.
Les médecins généralistes traditionnels, suivant aveuglément les élucubrations des psychiatres utilisateurs de placebos, oublient allègrement ce principe fondamental que Paracelse a pu définir. Aussi distribue-t-on à tout vent et à tout venant ce genre de médicament qui commence à foisonner dans les différentes ordonnances que nous sommes amenés à compulser. Une amie pharmacienne me contait qu’elles représentaient environ 95% de son exercice…
Il est vrai que les patients sont très accrochés, « mordicus » pourrait-on dire, à ces pilules, à leurs gélules, bref à tous ces médicaments qui leur font énormément de bien !
Ce n’est d’ailleurs pas toujours le cas car il y a toujours beaucoup d’échecs mais dès qu’il s’agit d’un « saccharum lactis » ou d’un nom latin correspondant au glucose ou encore une belle formulation chimique quelconque, un produit lactique, la magie du verbe opérant, on observe parfois des réactions positives, aussi confirmerons-nous les statistiques de nos amis psychiatres, bref 30% sont efficaces ce qui oblige d’ailleurs tout thérapeute à être modeste.
Chacun pense dans la littérature qu’il n’y a pas d’effets secondaires à ces usages et sans cesse on répète que les conséquences sont nulles ! Eh bien non, elles ne le sont nullement !
Les médicaments deviennent non plus des cannes ou des béquilles prêtes à supporter les sujets mais bien des pieux que l’on a enfoncé à travers les carcasses, du moins leurs cervelles car désormais tous ces sujets ne savent plus vivre sans l’apport de ces médicaments ou supposés tels ! Ils ne savent plus se supporter sans leur apport quotidien et cela est bien entendu devenu une drogue sans en être une !
Cela induit en conséquence non plus une assistance permanente mais un infantilisme permanent, je dirais même un crétinisme permanent et totalitariste car il est fort mal vu de parler comme je le fais : c’est manifestement « cracher dans la soupe », une soupe qui rapporte gros je ne dirai pas à qui…
Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que ces sujets ne sont plus devenus des hommes mais bien des objets. Ils sont ravis de se retrouver dans cet état d’objet dans lequel ils doivent « mordicul vivendis cum vita esperans ». Et même si dans un sursaut d’honnêteté vous aviez l’incongruité fort naïve de leur dire qu’il n’y a strictement rien dans ces prétendus médicaments, on vous soutiendrait « mordicus » que vous êtes un imbécile, que vous n’y comprenez rien, tandis que la forteresse de « domus medica » sait tout, comme jadis le curé de la paroisse avec son bréviaire tenait en ses mains la sagesse universelle !
Avec cet espoir de vie on va donc sécréter une nouvelle génération de sujets parfaitement vides, « d’hommelettes », ravis de demeurer « ad vitam » dans cet état du reste vivement conseillé par les princes du système, aussi les problèmes ne font que croître et embellir ; ce sont les autres qui en payent les additions et nous observons donc des dérives de toutes sortes :
- des dérives cardio-vasculaires,
- des dérives d’insulinodépendances,
- des dérives hépatiques,
- voire des dérives dépressives et par la suite ils suivront des cheminements de dérives anxiolytiques, c’est-à-dire que ce seront de merveilleux clients pour l’industrie pharmaceutique dont les actionnaires auront de quoi se frotter les mains.
Tous ces sujets auxquels on distribue des placebos vont donc constituer la base importante de ces états dans lesquels on ne peut pas bien dire s’il s’agit d’hommes, d’ilotes ou d’objets ! Donc, le fait d’utiliser ce merveilleux traitement tout à fait anodin qu’on a appelé « placebo » en raison d’un terme latin signifiant « je plairais », va effectivement créer toute une masse anodine de piliers de pharmacie et donc un soutien inconditionnel des immenses laboratoires que nous connaissons et enrichir le culte de l’illusion.
Si l’on compare cette méthodologie aux effets des traitements homéopathiques sur l’ensemble de la personnalité de l(homme, suivant la méthode décrite par Hahnemann, Lehning ou Paracelse, on va créer un substitut d’hommes nouveaux dans lequel une réaction va être induite afin de créer une manière d’être pour une meilleure compréhension du sujet par lui-même ! Nous sommes donc aux antipodes du placebo !
On va, par l’homéopathie, réutiliser ce phénomène d’énergie selon les propos de Paracelse. Plus la réduction médicamenteuse est importante, la dilution élevée, et plus l’énergie transmise sera importante, surtout quand il n’y aura plus dans le substrat que la mémoire de la molécule !
Le bon thérapeute sera celui qui non seulement va mener sa propre enquête sur l’apparence et la matière du sujet mais aussi sur sa conduite de vie, ses odeurs, ses humeurs, etc… le plus rapidement possible dans sa recherche des différents territoires constitutifs de son patient par les différents moyens appropriés. Ces moyens qui vont lui apporter quelques clés, du moins les compléments nécessaires de compréhension, seront pour les uns l’observation précise des yeux (l’iridologie) pour d’autres la morphopsychologie, pour d’autres les relations du sujet avec son environnement, ses manières, son attitude et du séant, j’entends par cela l’usage psychologique de l’étude des différentes manières de s’habiller, de se tenir, de parler, de se comporter, etc…
LE TRAITEMENT HOMEOPAHIQUE SIGNIFIE DONC LE CHEMIN DE L’HOMME !
Pour cela il est nécessaire que chacun retrouve ce chemin qui permet à l’homme de se retrouver en lui-même sans se faire estropier ou transformer en esclave. Il faut donc cheminer dans un labyrinthe où se trouve un grand nombre de sentiers, seul un fil d’Ariane ténu qu’il faut dérouler et fort bien tenir dans sa main peut nous conduire à un résultat non iatrogène.
Gare à l’erreur. La moindre erreur, pardi, sera impardonnable ! En cas de doute, mieux vaut s’abstenir que de labourer un terrain à contretemps, à contrechamp et à donner un placebo qui ne correspond à rien mais qui conduira le sujet en dehors de son chemin.
Les dispositions énergétiques ainsi données vont gratifier le sujet d’un transfert énergétique non seulement par la prescription effectuée en relation avec l’analogie d’une matière médicale parfaitement maîtrisée et acquise après des années de labeur, mais aussi par l’immense confiance accordée au thérapeute mais également par l’immense confiance créée par le thérapeute ! C’est en effet au travers du comportement de ce dernier que se crée une confiance basée non pas sur un miroir aux alouettes mais sur la sûreté du visionnement créée par cette relation qui va non seulement rassurer mais permettre à l’homme malade, au sujet de se libérer de ses propres chaînes !
Si l’homme a compris, il ne répétera pas les mêmes errements et il ne retombera pas dans les mêmes failles ou dans les mêmes vasières dans lesquelles il ne veut plus végéter ou s’asphyxier.
Vous savez que si vous avez à faire à un sujet phosphorique, longiligne ou à un primaire large de carrure, vous aurez une démarche tout à fait différente car vous aurez ressenti une impression physique différente et vous aurez donc emprunté un cheminement analogique différent.
Le thérapeute n’est pas seulement un prescripteur, il est aussi avant tout un observateur, un capteur, il est même à souhaiter qu’il fut quelque peu médium.
Le véritable thérapeute doit ressentir les effets de ce qu’il va ordonner comme un architecte dans son projet de pont se voit déjà parvenu sur l’autre rive du fleuve. Il faut en effet qu’il ressente le résultat de ce qu’il aura prescrit ! C’est pour cela que l’on peut affirmer qu’en effet la relation humaine entre le médecin et le malade est le premier médicament homéopathique ! Que dire alors de ces rêves de nos décideurs de santé qui veulent, par un grand ordinateur auquel on enfourne des questionnaires les plus complexes, voir tomber une ordonnance tout imprimée comme si une relation humaine pouvait être randomisée, industrialisée ? Ceux qui vivent dans leurs bulles entraînent les autres dans des chimères avant de les précipiter dans des drogues délétères !
Si le médecin a cette chaleur humaine essentielle, il est donc assuré d’un résultat tout à fait remarquable. Par contre, s’il reste comme un bureaucrate avec des lorgnons de prescription automatique, itérative, il n’a aucun sens, aucune résonance avec l’autre, aussi il devient celui qui enferme le patient dans le labyrinthe du miroir aux alouettes ! Au lieu de libérer l’autre, on l’enferme dans un ghetto sans issue, c’est du reste le principal reproche que l’on peut faire dans le domaine de la relation à ceux qui devraient être compétents, du moins d’après leurs diplômes, et qui ne le sont guère !
C’est pourquoi, nos confrères qui usent à tour de bras de ces moyens illusoires que sont les placebos et qui n’ont pas pris le temps nécessaire d’observer, de transmettre leur chaleur humaine mais seulement leur froideur mentale, comme un technicien derrière un guichet informel, obtiendront des résultats informatisés alors que l’élève de Hahnemann ou de Paracelse obtiendra des résultats amicaux, parfois des résultats quasi miraculeux, ce qui leur vaudra bien entendu une jalousie mortelle de la part des innombrables disciples d’Ubu-Roi, messieurs les ronds de cuir.
L’homme a besoin de se sentir rassuré par cette chaleur amicale, par ce contact humain authentique et non pas par la froideur d’un technocrate infantile. Nos différentes écoles, désormais informatisées à l’excès, sélectionnent principalement ce genre de sujets. C’est dire combien la pratique médicale observée au cours de quarante années de ma carrière m’a montré toutes les dérives des différentes réformes successives. Elles ont essentiellement fait le jeu de l’industrie, bref des industrieux colonisateurs de la santé. Un grand nombre d’administrateurs fort incompétents en la matière, mais aussi parfois un tantinet intéressés ou inconscients, ont édifié tout un réseau de décrets, de réformes dont on entend ça et là se plaindre la population mais aussi les lampistes que sont devenus les généralistes.
C’est ainsi que pour l’essor d’une certaine forme d’industrie, on peut distribuer autant que l’on veut des poudres de perlimpinpin qui rendent idiot, qui permettent de crétiniser afin de détrousser au mieux le peuple. Car enfin, si l’on prescrit un placebo, on a en face de soi un mouton qui ne comprend rien à rien, surtout si l’on utilise des noms latins ou des formulations chimiques savantes.
Je me souviens de ce célèbre professeur de rhumatologie parisien qui recevait des dames percluses d’arthrose venues des quatre coins de France et de Navarre afin de se voir prescrire magistralement, moyennant des honoraires dix fois plus importants que ceux d’un quelconque spécialiste, quelques centigrammes ou grammes d’acide acétylsalicylique.
Le brave homme y croyait car il était lui-même fort inféodé à des marchands de mirages car, dans cette échelle de dupes, celui qui prescrit ainsi sans le respect de l’autre s’incarcère lui-même. Cela me remémore ce qu’exprimait déjà le célèbre tableau de Breughel « La parabole des aveugles ». Ainsi s’effectue une chaîne de transmission d’imbéciles, certains y récupèrent beaucoup d’écus en raison du culte du veau d’or et cela conduit à une déformation sociale généralisée, bien organisée par les médias et toutes les merveilleuses publications médicales qui souvent n’ont de scientifique que le nom.
C’est pourquoi, je me permets aujourd’hui de prendre la parole pour rassurer nos confrères intuitifs, voire médiums, avant que l’inquisition ne les fasse flamber sur les nouveaux bûchers que la raison des décideurs leur prépare, bref à tous ceux qui ressentant la détresse des autres et se permettent encore d’être créatifs, de laisser en eux naître cette relation d’harmonie précieuse et irremplaçable entre eux et l’autre, à tous ceux que l’empathie pour la souffrance d’autrui éveille une résonance avec une pathogénie bien observée et bien maîtrisée : ce n’est qu’à ce prix que la prescription sera efficace !
Ainsi, entre ces relations de résonances vocales et corporelles, pourrait-on dire, une harmonie s’installe. Pour reprendre un poète de mon enfance, Paul Fort : « Si tous les gars du monde voulaient se tenir par la main… » alors il pourrait se passer des choses merveilleuses et, diantre, si ce matin mon humeur n’est point très bonne, il vaut mieux que je m’abstienne de prescrire des placebos et que je m’oblige à ne donner que de petits remèdes !
Avoir cette sagesse permet à certains d’être de grands médecins.