LE PASSSEUR

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Professeur Bernard Herzog - Médecine et Thérapies du Futur Connaissances et recherches pour améliorer Votre Santé et Votre Vie


L’ogresse ou la mère négative

Publié par Bernard Herzog sur 27 Février 2013, 12:16pm

Catégories : #Rêve- Spiritualité

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L’ogresse ou la mère négative

 

Julie est une artiste d’une cinquantaine d’années, native du Lion très créative, adepte de l’astrologie. Elle consacre sa vie à son chat Alexandre dont elle parle volontiers c’est le véritable maître des lieux un dominant extraordinaire capable d’ouvrir le réfrigérateur et de se servir… adoré par sa patronne qui me confie ce texte.

« Toute mon enfance s’est déroulée sous la haute autorité des mères. Je n’avais pas seulement une mère comme tout être normalement constitué, mais « une mère et une grand-mère ». Ma grand-mère maternelle chaperonnait sa fille en tous lieux et en toutes circonstances, occupait l’appartement situé au-dessus du nôtre, et nous imposait à tout moment sa présence. Elle avait trouvé une astuce pour économiser l’achat d’un poste TSF, c’était un haut-parleur placé dans sa cuisine qui était relié à notre poste de radio. De sorte que même si nous n’avions pas envie d’écouter les nouvelles, il fallait « brancher le poste » pour que la reine-mère ait son écoute quotidienne. Cette anecdote résume bien la situation.

Ma grand-mère avait été veuve à l’âge de 22 ans. Avant de disparaître, son époux lui avait laissé une fille. Il n’y eut plus désormais d’autre homme dans sa vie. Née sous le signe de la Vierge, elle avait le culte de la virginité. Elle ne parlait des « bonhommes » qu’avec mépris qui ne pensaient qu’à « ça » ou à boire dans les cafés. Femme de devoir elle servait « de père et de mère » (dixit) à sa fille unique. Le travail, l’argent durement gagné – elle était la patronne de son atelier de couture – quelques relations amicales le dimanche, c’était tout son univers.

Vers l’age de 45 ans, elle se fit opérer – la « totale » disait-elle – Cette mutilation n’avait fait que renforcer son personnage de femme dure, autoritaire, intelligente et très structurée cependant, jamais cette femme n’eut de faiblesse avec moi. Jamais de tendresse ni d’affection vraie. Plus grande, j’eu une certaine entente intellectuelle et de petits plaisirs, des gourmandises, pourvu qu’elles ne lui aient pas coûté un centime. L’austérité était au quotidien et tout venait au compte-goutte. A l’adolescence je me heurtais souvent avec elle. Je ne supportais pas de ne jamais pouvoir me promener avec ma mère sans qu’elle soit là, présente, pigeant, disant son mot sur tout avec une intelligence ironique elle allait droit au but et détruisait ses victimes en quelques mots bien aiguisés. Le matin au réveil, au marché, sur la plage, dans la rue, le soir dans mon lit, partout, partout, ma grand-mère était présente.

Je n’étais que la 3ème victime. Avant moi mes parents la subissaient, ils étaient ses locataires. Propriétaire de la maison elle régnait sur les lieux. Et lorsqu’à la belle saison les fruits garnissaient les branches des arbres du jardin je n’avais pas le droit d’en cueillir un seul : s’était à elle pour faire ses confitures ! Interdiction sur laquelle je fraudais joyeusement, bien sûr. Ma mère, principale victime de l’ogresse, était une petite fille – à 80 ans c’est toujours une petite fille – qui, dès qu’elle voit un « Monsieur » c’est son expression – minaude pour le séduire. Native des gémeaux, elle réussit assez bien à jouer de cette situation et à en tirer profit. Je m’aperçois qu’il m’est moins facile de parler de ma mère que de ma grand-mère. Car en fait, l’aïeule, quoiqu’il en soit avait l’audace d’affirmer sa personnalité, alors que ma mère n’est restée qu’une petite fille singeant des rôles qui cachent sa vraie personnalité.

Ma mère se maria tard pour l’époque à 27 ans. Mon père l’aimait mais elle ne l’aimait pas et le trompait allègrement avec toute l’hypocrisie dont elle était capable. « Une femme honnête n’avoue jamais » c’était sa maxime. Elle ne pouvait pas avoir facilement d’enfant. Elle eut un premier enfant, une fille. A noter que ce bébé fut baptisé du même prénom que sa mère, laquelle portait le même prénom que sa propre mère ! La fillette mourut 8 jours après la naissance de la « maladie bleue » le cœur malformé. Je naissais 7 ans après. Ma mère avait 38 ans. Je fus le lien entre mes parents qui désiraient divorcer peu avant ma naissance. Mon père, persuadé qu’il n’était pas le géniteur, changeait de trottoir lorsqu’il croisait ma mère dans la rue.

L’accouchement fut long et douloureux. Je me présentais par la face. Ma mère m’étouffait déjà. Au lieu de commencer par un souffle de vie, je commençais l’existence par un étouffement. Il m’est difficile de raconter mon enfance par rapport à ma mère. Je n’ai aucun souvenir de tendresse, de chaleur vraie. Cependant on était « gentil » avec moi. Fille unique, j’étais le point de mire de mes parents. Mon père m’idolâtrait et ma mère avait remplacé les vrais sentiments par les convenances. C’était pratique. On s’embrasse pour dire bonjour ou pour dire bonsoir. Les règles de politesses avaient une importance démesurée : elles endiguaient tant de boue, tant de haine ! J’étais comme un animal bien dressé : jamais de débordement d’expression. Je n’avais pas d’espace propre, n’avais pas ma chambre. Mon univers était restreint et j’utilisais la moindre parcelle qu’on voulait bien me laisser pour y construire un univers phantasmatique. Je dessinais beaucoup c’est ce qui me sauvait de la médiocrité. On aimait mes « œuvres » et je fus toujours encouragée à peindre et à dessiner. Existence étriquée ; mon univers intérieur était un royaume merveilleux qui me permettait de me couper de la réalité. Je voyais tout laid et médiocre autour de moi et je rêvais de beau et de grand… Ma mère concrétisait cette médiocrité donc je me coupais d’elle et qu’importait, puisqu’il suffisait que je me plie aux rites familiaux pour qu’on me fiche la paix. Je me taisais (se taire, elle s’est tue, elle s’est tuée). Princesse transformée en Cendrillon, j’attendais que le Prince Charmant vienne m’arracher à ma grisaille. »

 

Rêve du 31 janvier 1985

« Je suis sur un chemin enneigé. Je marche et je skie. Soudain je me trouve face à un énorme ours blanc, d’au moins 3 mètres de haut. Il m’enlève et je me retrouve dans la maison maternelle, allongée sur le dos, terrorisée par la présence de cet ours mâle qui de toute évidence s’apprête à me consommer. Ma couturière entre car elle a la clef. Je lui fais signe que je suis en danger et qu’elle doit aller chercher secours. Elle revient avec ma mère et ma grand-mère. Puis voyant que personne ne peut rien pour moi je sors avec ma couturière (mais je ne m’échappe pas, c’est impossible) Je lui explique qu’elle doit aller chercher la police et j’écris sur un papier ‘Venez en force » A un moment du rêve on me fait une piqûre sur la mâchoire côté gauche, d’un mélange composé de 3 éléments. »

Julie est frigide (la neige… ou l’eau gelée). L’ours blanc est un substitue de taille de la mère. Le matriarcat n’est édifié que sur un stade oro-anal selon la théorie de S. Freud. Sa fille sera donc édifiée sur le même principe d’exclusion du masculin. Il n’est admis qu’en raison d’un apport alimentaire financier et sadisé en retour. Julie ne doit donc pas s’étonner d’être éconduite par ses amants et d’entrer pour la 3ème phase de sa vie en solitude. Alexandre, son énorme chat blanc est son véritable compagnon.

 

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