LE PASSSEUR

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Professeur Bernard Herzog - Médecine et Thérapies du Futur Connaissances et recherches pour améliorer Votre Santé et Votre Vie


L’échange entre les hommes et les femmes établit la première communauté

Publié par Bernard Herzog sur 14 Mai 2013, 09:45am

Catégories : #Sociologie

Conférence de la 9ème université Jeanne Luquet du 24 au 27 mai 2006 "Aux frontières de la culture humaine, de l'attachement au désamour"
1.      L’échange entre les hommes et les femmes établit la première communauté  

Sous certaines contrées, il est dit que tout homme aimant bien sa femme puisse très bien la châtier. Ce proverbe a été énoncé dans certaines castes guerrières. Elles ont omis de conter que dans le cadre « qui aime bien, châtie bien », il est possible d’inverser les rôles, ce qui est tout aussi équitable.

La gent masculine s’est appropriée la vigueur et la force, parce qu’il lui semblait nécessaire d’avoir ces qualités pour avoir le droit de se reproduire. Il a été omis de dire que la partie recevante devait par un acte de soumission exécuter la culture de la semence, après l’avoir absorbée, mais qu’elle devait en outre par un amour infini lui donner tous les soins nécessaires afin de lui insuffler une évolution certaine. Cela revient à lui donner la capacité extraordinaire, de mener à bien pareille entreprise. La partie complémentaire n’avait alors que la fatigue initiale dans la perpétuation de l’espèce, il est bon de l’indiquer.

L’accaparement du pouvoir par les hommes est plutôt symptomatique d’un échange discret, unilatéral, voire absent, ou se passant totalement du côté de l’ombre. Malgré l’apparence, la soumission n’est pas toujours celle à laquelle on pense. En effet, le masculin est toujours soumis au bon vouloir du féminin. En fin de compte, le pouvoir est discrétionnairement promis à un seul représentant de la population. Tous les autres ne sont que des exécutants. On peut donc considérer que les hommes n’ont jamais été jusqu’à présent que l’exécution simple de la volonté féminine. C’est pourquoi certains auteurs ont comparé la femme à l’arc et l’homme à la flèche. La puissance réside dans l’arc, la flèche n’est qu’un exécutant… du désir maternel ou conjugal !

Cette relation ambivalente a généré des phénomènes évolutifs en cascades et non de façon linéaire.

Par principe, s’il y a communication, l’échange devrait être donnant-recevant, recevant-donnant, c’est-à-dire équivalent, bref une relation harmonieuse. On a créé en fait toute une série de dysfonctionnements prétendus harmoniques en oubliant le respect.

Or, la relation est harmonique et harmonieuse tant pour l’évolution de l’individu que pour celle de l’espèce. La masse ne peut se développer, une communauté ne peut s’épanouir que par cet échange permanent d’équivalence et de complémentarité. Car l’un sans l’autre ou l’autre sans l’un, rien ne peut résulter de positif.

Il n’y a donc qu’une seule possibilité, c’est l’harmonie de la relation entre l’Homme et la Femme. Ces deux complémentarités ne peuvent et ne doivent faire qu’une unité semblable à deux bras reliés comme deux lignes sont liées par un trait d’union. Bref, on a trop oublié le trait d’union.

L’homme ne peut être grand que s’il y a un échange permanent avec la femme. Rien ne sert de discourir et communiquer n’est pas forcément faire échange exclusif par le verbe, c’est faire échange par tout ce que l’on peut, c’est-à-dire par le regard, ce que l’on a appelé la complicité du regard, la complicité de la présence, la complicité du non-dit, la complicité de la compréhension intime, mais aussi la complicité du sourire, bref la complicité de la relation la plus complète possible.

Cela constitue une richesse communicative, laquelle engendre une évolution linéaire qui conduit à la sagesse.

Ce n’est pas être derrière ou devant, c’est être à côté de l’autre, c’est être capable d’être présent là où il faut et quand il le faut afin de répondre le cas échéant de façon silencieuse ou non, bref d’être présent dans toute l’acceptation du terme.

Etre capable de prendre le temps de l’écoute, le temps de la présence, le temps de s’écouter, de marcher ensemble la main dans la main, même en silence.

4765161879_487656ed2e.jpgCar le silence est lui-même fertile, riche de communication, riche de sensation. Ainsi, on retrouve la sécurité, on se sent en sécurité, on peut alors avancer dans la vie. On n’avance jamais seul, on ne peut avancer qu’ensemble. La relation n’existe que par un échange permanent, de jour comme de nuit, de nuit comme de jour.

Bref, la relation entre l’homme et la femme est un champ d’harmonie, un trait d’union qui rassure. Lorsque l’on fait un faux pas, que l’on glisse, que l’on tombe, que l’on met un genou à terre, cela permet de ne pas être seul, donc d’être rassuré.

Si l’homme aime bien il n’a aucunement besoin de châtier, il a seulement besoin de sourire, d’avoir une ligne de vie où l’ouverture est principale. L’essentiel est d’entrer en connivence avec, d’adopter une charte de bonne conduite. Ce n’est ni un règlement ni un code, c’est un champ de vie élaboré ensemble, bref une grande connivence.

Dans le couple, la connivence s’installe dans la capacité d’échange, de communiquer puis une certaine forme de connivence s’établit avec d’autres couples. L’individualisme est le contraire de cette communication.

Si dans un couple, il n’y a pas cette relation, on crée l’individualisme, parce qu’on élève un individu par rapport à un autre alors que la relation d’échange permanent est celui qui s’installe dans la complémentarité afin de pouvoir transmettre un enseignement. Il s’installe d’abord entre la mère et l’enfant, le père et l’enfant. Enfin de compte, le couple transmet un modèle, une référence, il donne un enseignement, il devient référent.

C’est pourquoi lorsque les parents sont divorcés, les enfants ont beaucoup plus de problèmes à constituer eux-mêmes des couples, car cette référence est la source, le germe de la relation d’échange.

Cette relation, plus ou moins forte, plus ou moins marquée, plus ou moins riche, est essentielle, car elle est toujours un enrichissement. Ce n’est pas parce que l’on a une grande initiation à la connaissance, que cela va apporter une richesse, elle n’apportera qu’une facette d’une certaine connaissance alors que la connaissance apportée par une relation harmonieuse, celle qui moule, crée une subtilité dans le développement des actes relationnels. On peut l’appeler poétique et la retrouver dans le chant de troubadour, les œuvres des sculpteurs ou des peintres. C’est dans cette richesse que l’on va puiser la notion du savoir, de la reconnaissance, bref de l’évolution, donc de la création.

Seule compte la qualité de la relation, même si elle n’existe qu’un temps donné. Bien sûr, si elle perdure, c’est encore mieux. C’est la meilleure assurance contre les aléas de la vie, contre l’événementiel qui n’est pas toujours drôle.

Il n’est pas évident de réaliser une harmonisation durant toute une vie, mais cela devrait être le but de chacun, car le couple est la base même de la famille, laquelle est l’unité sociale fondamentale par excellence.

 Epreuves de l'existence

2.      Le communautarisme ou processus de constitution d’une communauté

Nous avons vu que la communauté élémentaire est celle réalisée par l’union d’un homme et d’une femme. Elle constitue la base d’un groupement, d’un clan, d’une tribu ou d’une société, particulière ou spécialisée.

Chaque sujet va s’incorporer, s’agglomérer à un ensemble proche dans sa fonctionnalité, dans sa manière de penser, car il va se regrouper de façon communautaire pour pouvoir se défendre et acquérir un certain pouvoir de notoriété ou plus simplement pour survivre.

Cette petite communauté va se gérer à sa manière en préservant ses membres, en régulant, en s’insérant, de façon à être non seulement indispensable des autres communautés, mais également à se rendre obligatoirement dépendante pour toutes les autres. Ses responsables vont la faire évoluer en établissant des règles de leur connaissance, mais aussi afin d’en préserver sous forme de secrets ou de mystères, de manière de se rendre indispensable aux nécessités des autres communautés. On retrouve les guildes anciennes des artisans forgerons, plombiers, électriciens, informaticiens, constructeurs des cathédrales, etc.

Ce pouvoir permet non seulement de conserver par la forme traditionnelle apparente l’identité d’un groupe mais aussi de préserver sa survie et les avantages acquis de ses adhérents.

La notion de survie est la motivation principale qui conduit une communauté à s’insérer, à s’imbriquer dans le rouage intégral du fonctionnement d’une cité ou d’une ethnie quelconque. Elle va donc s’arroger des privilèges, formulant un langage spécifique, se créer des mots qui seront indissociables d’une manière de penser toute particulière. Cet assemblage est fatalement recherché car c’est aussi une manière de pouvoir se renouveler. Ils vont créer, par définition, une sélection d’entrée et des barrières d’entrée. Cela sera un choix électif, extrêmement drastique. Cette drasticité va mettre en évidence le haut niveau social ou non de cette communauté. Plus elle va s’étoffer, plus elle va devenir rigide, voire sectaire. Cette façon sectorielle de penser peut, par définition, engendrer une certaine décadence car elle va étouffer, empêcher toute création quelconque, mais par contre, elle va servir docilement les intérêts majeurs du pouvoir central de la cité, les intérêts de l’Etat.

Le communautarisme, s’il a des bienfaits initiaux, aura des conséquences rigidifiantes, calcifiantes, le cas échéant anti-créatrices. Chaque communauté va servir ses propres intérêts tout en restant dans une soumission parfaite à des règles et lois établies dans le mode de penser général : elle reste servile. Le mode de penser sera effectivement séquentiel compréhensible par chaque instance de la communauté. Seul le pouvoir central aura une vision globale du mouvement général comme des fonctionnements de l’ethnie, de la Cité ou de la nation.

Cette communauté va aussi permettre de mouler les pensées, de façonner la manière d’être afin de pouvoir fonctionner. Ce moulage va présenter des intérêts majeurs pour le pouvoir central, car il va créer une soumission parfaite du mode de pensée, une soumission qui va faciliter la vie de chacun de ses membres. Ils n’auront pas à se poser les questions principales de survie, de vie ou de respect des autres lors des affrontements. On arrive ainsi à tuer autrui sans réfléchir à ses actes. C’est exactement ce qui se passe avec le corps militaire par exemple, comme dans une foule de microsociétés, de groupements sociaux.

Les démons 1Dans chaque corps, on retrouve la même manière de penser, l’intérêt général va primer l’intérêt particulier et le groupement ne voit pas d’autre intérêt que le sien propre en priorité.

Tel est le but de la communauté. Tout se passe comme si c’était une boule qui tournait en permanence de laquelle chacun a la vision partielle au moment où il la regarde. Cela peut se comparer à de la philatélie, chacun voit une parcelle et ignore le reste. Ça rend idiot au besoin, ou sous-tend l’irrespect des autres communautés (exemple des grèves à visées politiques).

Ce n’est pas une crétinisation progressive, c’est la soumission totale à un mode de penser. Donc, on se met en permanence des caches sur les yeux, des œillères pour ne pas voir les autres ni réfléchir.

Vous me direz : l’homme religieux là-dedans ? Quel est son rôle ? Le prêtre, le rabbin, comme le recteur sont soumis aux mêmes règles communautaristes tout en étant l’émission d’un ordre central qui va tenter d’avoir une vision globale : ils restent effectivement englués dans la toile d’araignée. L’Eglise, la police et l’armée sont soumises au pouvoir établi, donc dépendantes d’un pouvoir central.

L’Eglise et l’armée sont deux forces ambivalentes. Tout le reste de la population constituera des communautés atomisées.

Dans ces deux forces majeures, personne ne possède la vue globale, l’intégralité du visionnement, exceptée la hiérarchie du commandement. Telle est structurée la communauté humaine à mon sens avec ses avantages, ses travers, ses déviances.

Chaque communauté vivant dans un lieu particulier est soumise aux forces telluriques du sol où elle existe. Elle va subir les effets des mouvements cycliques de chaque rotation du sol sur lequel elle est installée. Elle va subir les effets des interactions extérieures et intérieures tout en étant également soumise aux caprices des vents, soumise aux émissions des sols ou des eaux là où elle vit, c’est-à-dire du biotope.

Chacun va réagir d’une façon communautaire et par la suite, va interagir par rapport à sa communauté. Chaque individu est soumis aux interactions solaires, lunaires, astrales, aux péripéties, aux fluctuations du ou des systèmes cosmologiques, mais aussi aux différents systèmes micro-cosmologiques dont il est constitué, en subissant également les effets macro cellulaires des mouvements de la terre sur laquelle il vit[1].

5903886901_4ed8e9566f.jpgLorsque la terre se révolte, pensons aux eaux envahissantes, au feu des laves volcaniques ou aux tremblements de terre, cela va engendrer un mode et une résonance vibratoire qui vont générer des peurs, réveiller des mémoires ancestrales que le sujet ignore. Dans ces conditions, il va reprendre la position de l’enfant qui demande pardon ou celle d’un enfant colérique touché dans sa chair, soit encore celle d’un adolescent qui rejette, se révolte, parce qu’il ne comprend pas ou trop tard.

Le sujet va accuser son ou ses Dieu(x) des manquements qu’il a lui-même généré. Il se ronge car il sent un feu le ronger, alors qu’il n’écoute pas lui-même son corps pour l’éviter ou pour en atténuer les réactions.

Une communauté habitant les plaines ou celles vivant en moyenne hauteur ou à des grandes altitudes auront des visions différentes des événements mais aussi des modes de vie différents, des maladies différentes, une manière de respirer et de vivre différente, une manière de soigner différente, voire une manière de marcher et de se comprendre différentes.

Toutes les notions vont être différentes, donc toutes les humeurs vont être différentes, car la rudesse du terrain va mouler les sujets et créer une rudesse de tempérament différente.

Les communautés de pêcheurs, par exemple, soumises à l’influence agressive des sels marins sont particulièrement réactives. Les communautés vont se différencier par rapport aux lieux où ils sont, par rapport à ce qu’ils font. Tout doit être divergent, opposé et parfois nécessaire pour se rassembler ou pour pouvoir marcher. Marcher vers quoi ? Vers des buts précis, pour agrandir son territoire vital, pour acquérir une puissance militaire ou économique plus importante, un pouvoir d’arbitrage, toute forme de puissance qui puisse favoriser la communauté mais en favorisant principalement le maître de la communauté.

Chaque mouvement ethnique va se rassembler sous une bannière quelconque dans ces mêmes dispositions.

Il faut bien différencier les populations qui vivent sur un sol argileux, des sols limoneux ou des rocailles. Ils auront tous des tempéraments différents, donc des maux différents, car l’eau transportée par ces minéraux va être différente dans sa composition. Les paysans du Tibet ou de l’altiplano péruvien ont des attitudes différentes, un tégument particulier et l’adaptation à l’altitude se retrouve même au niveau de leurs globules rouges ou de la structure différente de leur hémoglobine afin de mieux fixer l’oxygène raréfié. Les végétaux sont aussi différents, ils ont des odeurs, des saveurs différentes, des propriétés différentes, ils sont plus ou moins carencés. Les odeurs de la garrigue ne sont pas celles de Normandie, et celles de Corse se repèrent déjà au large des côtes.

Cet ensemble communautaire va vivre au mieux de ses intérêts mais aussi des autres personnes de la Cité en cherchant à survivre en permanence. Tout est lié au sol, au biotope, au végétal, au cheptel, à l’environnement.

C’est pourquoi lorsqu’un individu s’en va, quitte le groupe pour aller vivre dans une autre population inconnue : au début, il va beaucoup s’y plaire, et ensuite il va devenir malade. Il a le mal du pays. L’appel du clan va se ressentir, le sol natal va lui manquer (homesick). Il va éprouver le besoin de retrouver ses racines.

S’il reste dans ce pays différent, il va prendre des maux inconnus de lui en plus des siens. Il va donc adopter les maux des nouveaux lieux, ceux des populations où il est parvenu. Si un habitant d’un sol limoneux va vivre en montagne, il finira par s’adapter à son nouveau sol, mais il va rajouter de nouveaux maux aux siens d’origine héréditaire. Il va les amplifier et sa descendance va ramasser le tout très généreusement.

5228571771_5552c56c91.jpgPierre Solié disait que les noirs de Bamako ou de Bangui, lorsqu’ils demeurent longtemps à Paris deviennent malades et finissent par périr sur l’asphalte de la capitale. Les rejetons vont ajouter de nouvelles maladies aux anciennes. C’est une marque qui devient indélébile pour la descendance car le déracinement va générer des mouvements génétiques, donc des recopiages génétiques plus ou moins tourbillonnés, plus ou moins aléatoires, devenant encore plus aléatoires par la suite.

L’observation clinique des malades nous a donné bien des arguments pour penser ainsi. Natacha, une jeune femme russe de 34 ans venue nous consulter pour un cancer du sein avait connu auparavant huit années d’angines et de surinfections ORL successives attestant d’une déficience immunitaire chronique avant l’explosion tumorale.

Une jeune professeure de biologie native de la Guadeloupe avait suivi un chemin semblable depuis son séjour en Touraine avant de présenter un cancer du sein très évolutif qui devait l’emporter. L’immunodépression laisse le champ libre aux mutations cellulaires aberrantes. Combien de coloniaux autrefois éprouvaient des situations semblables, des déficiences hépatiques donc métaboliques chroniques majeures !

Quand les francs sont arrivés en Gaule, c’étaient des guerriers extrêmement puissants et généreux dans l’effort. Après s’être fondu dans la populace conquise qu’ils ont rendue servile, ils se sont avachis. Les envahisseurs venus de l’Est, comme les romains implantés en Gaule ou les normands, ont fait de même. Plus ils se sont fondus dans la population, plus ils se sont avachis. Toutes les populations qui ont envahi et occupé d’autres pays se sont délavées dans les populations vaincues. C’est pourquoi il est toujours conté qu’une populace finit toujours par vaincre le vainqueur. Cela va assez vite : dès la quatrième génération, la marque de l’occupant a totalement disparu.

Il y a certes des cas particuliers, car nous énonçons une généralité. En génétique des populations, on souligne la richesse et de la vigueur des hybrides, ils sont plus beaux. Esthétiquement, c’est vrai. Quand on croise un noir et une blanche, cela donne parfois des métis “esthétiquement très beaux”, mais un certain nombre de ces sujets sont parfois stupides. Les capacités cérébrales vont effectivement régresser dans le cas général, il y aura un délavement de l’occupant sur l’occupé qui va avaler l’occupant. Cela n’a rien à voir avec la couleur de peau, mais seulement par rapport aux mouvements migratoires, par l’effet combiné des influences des sols et des manières de penser.

8704514078_b73acd37cb.jpgC’est pour cela qu’ Alexandre Le Grand, un conquérant fort judicieux, utilisait ses hommes sur place pour ensemencer afin d’augmenter au plus vite ses armées. Gengis Kan a usé en partie de cette formule. Lorsque Gengis Kan s’est trouvé ensuite défait, c’est parce que les guerriers initiaux s’étaient affadis, délités dans la masse occupée.

La populace locale est plus résistante par rapport au terroir, aux vents, à l’humidité, au mode de vie du végétal, de l’animal, par rapport à l’ensoleillement. Il sont plus résistants, et donc la descendance va capter les effets négatifs des occupés en plus de ceux de l’occupant, comme pour essayer de plaire aux deux. L’influence des sols a déjà été précédemment évoquée : on oublie trop le rôle du biotope donc les lois biologiques qui gouvernent les êtres vivants.

Chaque communauté possède ses propres couleurs, elles vont faire des agencements qui vont enrichir dans certains cas : les créatifs, les favoris ou les sujets désignés. Si on descend vers le Sud ou le soleil est plus généreux, on trouve des couleurs vives, éclatantes, exubérantes, inversement si on remonte vers le nord, les couleurs sont plus froides, plus sombres. Les africaines portent des robes très vivement colorées, il en est de même dans les Caraïbes où l’exubérance de la végétation tropicale trouve un écho dans les danses, musiques, créations humaines. Le festival de Rio en est un bel exemple. A l’inverse, Sibelius et la valse triste, les films de Bergman et les brumes aux coloris pastels souvent froids des harmonies finlandaises, islandaises confirment la réduction de l’intensité lumineuse solaire donc les conditions de vie locales. Tout va se répercuter dans la manière d’être. Il en est de même pour la pigmentation de la peau des populations : plus on descend vers les tropiques, l’Afrique, plus la peau est noire, plus on va vers les pays nordiques et plus la couleur est dépigmentée, délavée. La puberté est de plus en plus précoce depuis les des pays nordiques (16-18 ans) en allant vers les Maghreb (10-11 ans) ou l’Afrique en passant par les pays tempérés européens (14-15 ans). Les sécrétions hormonales hypophysaires et thalamiques sont influencées par le flux lumineux solaire.

Dans les croisements noirs blancs, les enfants ont une peau qui blanchit de plus en plus. Ce n’est pas toujours vrai, il peut y avoir des résurgences. La couleur de la peau ne change rien, elle n’a pas grande importance. Par contre, cela va jouer sur les capacités de résistance des sujets.

Notre époque semble ignorer ces lois fondamentales de la biologie et de la physiologie humaine parce que les dirigeants ne sont plus guère conseillés que par des considérations économiques et oublient en chemin ces observations millénaires. Les grands mouvements de déportation des populations que Staline faisait exécuter se sont accompagnés d’une énorme surmortalité. Bien d’autres exemples accompagnent les exils forcés ou les colonisations arbitraires.

On pense désormais que les sujets peuvent être déplacés selon les lois économiques de la productivité sans prendre un instant le temps de réfléchir que les êtres humains ne sont pas des pions sur un échiquier et que la matière vivante, si je puis m’exprimer ainsi, est très fragile. Bref les conséquences humaines de ces flux migratoires sont lourdes de conséquences.

Là se pose le problème de l’adoption.

On peut adopter des enfants venus du même milieu, de la même contrée, de la même ethnie, mais si les enfants sont venus de pays lointains, on va les insérer dans une communauté dans laquelle ils vont certes avoir un certain réchauffement corporel, mais ils vont s’affadir cérébralement, psychologiquement.

Nous avons eu en consultation des familles d’adoption venues nous conter leurs graves difficultés avec leur progéniture née au Chili, au Vietnam ou issue d’autres contrées lointaines.

Une petite asiatique charmante et fort intelligente était constamment agressée par les camarades d’école lui répétant sans cesse “face plate”, une anatomie qu’elle pouvait retrouver sur son miroir. Malgré toutes les bonnes paroles, sa vulnérabilité était devenue extrême. Certes le monde des écoliers est trop souvent bête et méchant à souhait. Celui qui boîte reçoit généreusement des coups de pieds pour souligner sa différence. Les bigleux, les “quatre-yeux” sont aussi au programme quotidien des potaches, comme les surnoms ou les sobriquets, car le monde est ainsi avant d’être civilisé, c’est dire l’immensité permanente du travail d’éducation, d’acceptation de l’autre, des différences que les parents, les enseignants et en dernier recours les psychologues doivent assumer car les carences en ce domaine sont de plus en plus criardes.

En grandissant, en prenant de l’âge, dans nombre de cas, ces enfants adoptés vont être dans l’impossibilité de s’intégrer dans la communauté d’adoption. Aussi ils vont finir par rejeter la famille d’adoption, ils vont même retourner dans leur pays d’origine au-delà des monts et des océans s’ils le peuvent, et s’ils ne peuvent le réaliser, bien des fois ils vont devenir exécrables, dangereux, extrêmement violents, parce qu’ils sont perdus dans une manière de pensée différente.

6383768651_5d68bb38dc.jpgBien qu’ils n’aient aucune réminiscence visuelle, car tous les bébés mangent sans faire la différence, pense-t-on, mais est-ce que les seins des mères sont identiques ? Non, car l’odeur de chaque mère est différente, elle n’est pas standardisée et le bébé va le sentir, le reconnaître. Cela va lui créer un choc. Le bébé a déjà une perception totale, car il n’est pas qu’un animal. Il s’est incarné dans une carcasse animale mais il va le ressentir malgré toute l’affection, tous les gestes de tendresse, d’amour inimaginables qu’on peut lui donner. A un moment donné, il va se poser les questions : D’où je viens ? D’où je suis ? Quels sont mes vrais parents ? Et dans sa tête, sa cervelle va agir, car ils sont dans une phase non concordante avec le sol, avec la manière de vivre. Ils sont malheureux, se retrouvent dans une ambiguïté totale quand ils constatent qu’ils ne sont pas comme les autres. S’il est blanc parmi les jaunes ou jaune parmi les blancs, ça va être encore pire, s’il est rouge ou noir, quelque chose n’est pas bon. A l’école, il se sent rejeté, il s’interroge. Il y aura donc un rejet naturel. S’il pose ses pieds sur un sol différent de sa naissance, il va avoir toute une manière neurovégétative et neuro-dynamique totalement bouleversée. On aura beau lui tenir des propos lénifiants, il ne sera pas en harmonie. Aussi à un moment donné, son cerveau va mal fonctionner, donc ces sujets vont devenir soit apathiques soit antipathiques.

Selon les cas, on peut le remarquer sept fois sur dix, cela se passe mal, ils deviennent nonchalants ou agressifs. C’est ce qu’on observe dans les familles qui ont adopté des enfants venus du Chili, de Bolivie ou d’Indochine. Les familles d’adoption sont consternées et viennent consulter pour les problèmes psychologiques de leurs enfants d’adoption et les conséquences sur leur couple adoptant.

N’y a-t-il pas de remède ? Si on les ramène sur place, dans leur pays d’origine, ils seront rejetés par la communauté locale, même s’ils sont de nouveau bien sur leur terre. Ils retrouveront certes leur terre mais ils ne seront pas acceptés. S’il retrouve le cas échéant sa famille d’origine, s’il y parvient, cela va créer soit un conflit, soit il va s’imposer sur place et prendre le pouvoir dans sa famille, volontairement ou involontairement.

Cela va créer des clans dans la communauté, même si elle veut bien faire, il sera appelé “l’étranger” ou “l’étrangère”. Même ayant le même aspect, même s’il est reconnu comme membre de la communauté, il y aura toujours cet additif “l’étranger”, c’est pourquoi il faut bien comprendre qu’il faut éviter les départs, les déracinements !

Cela explique que les étudiants africains venus à l’université en France, de retour en Afrique, comme ceux qui sont venus se former issus d’Asie, prennent quand ils reviennent dans leur pays, le pouvoir, deviennent parfois meneurs, de fameux généraux, Ho-Chi-Min, voire des dictateurs dangereux : Pol Pot, Bokassa, etc.

Montaigne parlait d’une force de dépaysement, de penseur déterritorialisé, mais à l’inverse l’inclassable dans la communauté peut avoir une force d’évolution très importante pour sa communauté à son retour. Bourguiba a fait évoluer la Tunisie. Les penseurs juifs émigrés aux USA ont eu une influence considérable : Hanna Arendt, Einstein, par exemple ; Gandhi, formé dans les universités anglaises, devenu avocat, fit évoluer considérablement son pays. Nehru également, et Senghor au Sénégal.

Ayant précisé ce bémol, car l’évolution peut être positive pour ces personnalités d’élite, revenons au cas général.

Quel est le moindre mal ? Les laisser sur place quand les pays sont trop pauvres, l’idéal serait que la communauté les prenne en charge sur place, mais elle ne peut souvent pas le faire. Il suffit de donner les chances de le faire.

Actuellement, avec le tremblement de terre au Pakistan, en Cachemire ou le tsunami en Indonésie, il y a un grand nombre d’enfants orphelins. Il faut éviter le déracinement par adoption, éviter les départs.

C’est dire qu’il est temps de revoir la mondialisation en respectant les populations dites sous-développées en leur donnant le moyen de s’assumer, de vivre, bref de ne pas les exploiter comme cela a été fait jusqu’à présent en leur payant le juste prix de leurs productions : c’est le principe du commerce équitable, donc du respect indispensable aux échanges.


[1] Voir la galaxie bactérielle dans Le transgénique : les premiers signes d’une catastrophe, Ed. du CRAM, Québec, 2000, 1 volume ; et dans Les 7 fléaux : le péril écologique, Ed. du CRAM, Québec, 2002, 1 volume

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