Lorsque j'étais sur les bancs de l'école primaire, l'instituteur, selon les programmes, donnait des cours d'instructioncivique. Nous avions appris les trois grands slogans de la République française : "Liberté, Egalité,Fraternité", cela nous enthousiasmait. Ce sont des grands motsqui ornent les frontons de certains monuments publics mais aussi qui constituent les assises de notre Convention nationale.
Chacun se pare sur le front de ces thèmes sans en connaître réellement toute la profondeur nil'extrême rigueur de ce qu'ils peuvent signifier.
Eh bien l'expérience de la vie et l'observation de messemblables m'ont montré que l'homme, à travers seshumeurs, n'est jamais égal à lui-même pas plusqu'il ne possède une véritable égalitéavec son voisin sur le plan physiologique, l'existence nous le montre chaque jour ! Nous ne sommes ni égaux les uns par rapport aux autres quand il s'agit de courir un cent mètres ou d'effectuer certains actes où nous nous glorifions d'être encompétition. Nos appétits sont différents, nospôles d'intérêts, nos pulsions, bref nousobservons un pléïomorphisme complet.
Si nous sommes égaux en droit, nous sommes tous inégaux physiologiquement et psychologiquement ! Chimiquement on n'en parlepas, car nous sommes uniques ! Les transfusions sanguines nous ont appris l'existence de groupes, de sous-groupes, et l'immunologie nous enseigne que toute protéine étrangère est à éliminer : chaque corps étant unique(HLA).
Si le mot liberté signifie être libre, ce qui voudrait dire être indépendant vis-à-vis de nos humeurs. Eh bien, nous sommes bien obligés de constater que nous sommes tous condamnés à entendre et à prononcer ce grand mot mais à ne jamais pouvoir le pratiquer intégralement ! Il y a des bons et des mauvais jours, alorsque nous ne devrions jamais être moroses ou grognons, mais d'humeur égale.
Tout simplement nous dépendons de nos propres humeurs, plus ou moins versatiles, doucereuses ou irritantes, plus ou moinssèches ou acides, mais effectivement également aussides humeurs des autres, de tous ceux qui nous entourent ! Quand notre compagnon ou notre compagne fait l'ours ou devient aussi cinglant qu'une bise polaire ou se glace... et il faudra un grand soleil pour se dégeler...
Ce n'est ni une plaie & endash ; encore moins une bosse & endash; mais c'est un lourd héritage que d'avoir à supporter la liberté des humeurs des autres ! C'est du reste ce qui alimente les conversations quotidiennes aussi bien sur les lieux de travail que sur les bancs publics. Certains ont à cet égard des réputations qui ne sont plus à faire,les baillis sont, sous toutes les latitudes, enclins àsadiser, à massacrer, du moins à ne pas respecter leurs semblables.
Il nous faut notamment supporter les humeurs du monde médical où on cherche à épancher ses humeurs sur l'observation du devenir des autres ou à se sécuriser d'être bien dans sa peau en observant d'autres qui le sont moins. Il y a aussi les modes d'humeurs opératoires,vaccinatoires ou pharmacologiques... j'en passe un grand nombre fort intempestives même si l'apparence est aguichante, il y a le goût du scalpel ou des écus derrière le masque.
Vous souriez peut-être mais c'est bien là la réalité des choses, que ce regard du clinicien qui s'efforce d'observer un peu ce que l'autre va devenir...
Pour ma part, j'ai constaté que les cancérologues finissaient, dans la majorité des cas, par mourir d'un cancer. Est-ce à dire que c'est une prémonition qui les adirigés vers cette spécialité afin dedifférer leur propre terme ?
Une consœur me contait avec malice que, dans sa faculté,le rhumatologue marchait avec des cannes, le cardiologue était un ancien opéré du cœur, son agrégé avait fait un infarctus, etc. La liberté est donc très relative... même pour les médecins dont le tropisme envers les maladies est généré par leurs propres humeurs !
Pourquoi nous dit-on que l'on guérit 8 cas sur 10 de certaines maladies alors que dans la réalité on observe l'inverse? Parfois même 9 décès sur 10 des suites de certaines thérapeutiques ? Cela me rappelle mon débutde carrière : le neurochirurgien, dont la dextérité manuelle n'avait d'égale que ses humeurs de dictateur aux allures de boucher, clamait partout qu'il guérissait tous ses opérés, alors que, dans son service, chacun savait que les 3/4 disparaissaient dans la semaine qui suivait l'intervention, certes guéris définitivement, mais des suites opératoires ce qui permet d'incriminer l'anesthésiste comme bouc-émissaire, voire l'infirmière ou le saint Esprit. Soyons donc réservés sur les belles statistiques quiont également à servir les intérêts des statisticiens et de leurs employeurs.
On vous dit que le sida est moins grave qu'il n'a été, si bien qu'on en trépasse un peu moins vite grâceà la trithérapie. Cela est certes vrai sur le planstatistique, mais comme ils se sont dilués, ils disparaissent quand même, mais certes ils trépassent d'autre chose, ce qui revient exactement au même. On n'a pas à les inscrire dans les mêmes cases des statistiques et le tour est joué.
Ceux qui survivent ont le bonheur et le plaisir d'égaliser leur propre problème parce qu'ils recommencent aussitôt leurs mauvais usages et leurs habitudes relationnelles, aussi distribuent-ils généreusement et gratuitement le produit sécrétif de leur corps, ce qui fait que la maladie continue à se développer mais de façontelle qu'elle devient mutante et mutée. Le Dr L. me relatait l'histoire de cette jeune lycéenne qui avait voulu avec une copine s'émanciper au cours du voyage scolaire de find'année en Italie. Quinze jours après sadéfloraison, elle revint avec la liberté d'affronter lefameux virus du sida... bécassine, fille d'une mère naïvement confite dans un bénitier, c'est cher payer l'absence de cervelle !
Vous étiez libres autrefois de manger un peu ce que vous vouliez des différentes parties d'une vache ou d'un bœuf.Par la suite, on en a limité l'usage en excluant les abats mais en précisant que le reste était le consommable.Maintenant on s'aperçoit que la forme mutante se développe, donc vous n'êtes plus libres et pourtant,sans que vous le sachiez, on vous empoisonne régulièrement de mets transgénétiques ou autres... mais selon les humeurs &endash; souvent intéressées de certains &endash; on vous clame et on vous rabâche que c'est l'avenir pour nourrir une humanité pléthorique... Vous êtes libres de vous informer en fait sur les façons de procéder dans l'industrie alimentaire qui récupère tout ce qu'ellepeut... et en faire un certain usage dont il est incongru dedévoiler les arcanes méphistophéliques. Un malheureux paysan canadien qui osait dire la vérité s'est trouvé ruiné par le merveilleux trust qui diffuseles graines de Frankenstein Food... car l'honnête homme est plus fragile que le chiendent ou les orties, c'est comme pour les légumes dans le jardin.
On vous dit que vous êtes libres de vous faire vacciner ou derefuser les vaccinations, mais on vous les impose ! On vous dit quele risque de développer une maladie postvaccinale est siminime alors que la majorité s'en sort bien... Il est vrai que, si l'on prend l'autre mesure du versant de la question, on s'aperçoit que si le nombre de vaccins utilisés vient à se réduire, le montant du chiffre d'affaires dul aboratoire diminue, donc il faut bien effectuer un retour en arrière pour que l'économie puisse remonter... Mais le malheureux clinicien face à la jeune femme qui vient de récolter une sclérose en plaques ne sait que dire, que faire.
Donc votre liberté se réduit d'autant ! Par conséquent, vous pourrez disparaître de quelque chose d'autre que ce que le programme naturel a prévu !
Vous voyez, je reste toujours dans mon sujet : "Humeurs - Tu meurs".Eh bien oui, vous n'avez pas le choix !
Si un destin malencontreux fait que, grâce à une campagne très généreuse de dépistage systématique et remboursé, on vous découvre un petit kyste ou quelques microcalcifications, bref quelque chose dans le sein, sur la langue ou sur la fesse, on va vivement vousencourager à l'enlever et, mieux encore, on appelle cela le"suivi médical", on va vous téléphoner régulièrement ou vous écrire à domicile pour vous dire qu'un lit déjà vous attend, que lachambre est chauffée, qu'on y mange parfaitement bien dans ce joyeux établissement et plus encore pour vous rassurer...
Ensuite, on pourra aussi vous inonder de certains produits chimiques fort onéreux, semblables au gaz des tranchées ou aufameux Xylon B des chambres réputées, parfaitementcontraires à la physiologie de votre corps.
Le résultat c'est que vous irez beaucoup plus vite voir saintPierre et comme cela vous pourrez avoir de magnifiques pierres, fortbien jointées, sur votre ventre ! Bien sûr, vous aurezeu à donner un grand nombre d'euros et contribué ainsià l'amélioration de la médecine ou de la recherche pharmaceutique suivant un protocole donné ! "Razziasur le vivant", titre Science et Vie (mars 1999, n° 978), maisaussi à "Rentabilité à tout prix !", 300 000cobayes chaque année servent aux essais chimiques enl'ignorant parfaitement : ils sont libres de l'ignorer mais non de subir.
Le malheureux médecin qui les met en garde se fait traiter decharlatan et semoncer vertement par l'Ordre... Mais qui a donc élaboré ce magnifique protocole, est-ce vous ou est-ced'autres personnes ? Est-ce votre médecin de famille ? Vous medirez que ce n'est certes pas vous ni votre médecin, parceque, d'une part, vous n'êtes pas du tout compétent dansl'affaire et que, d'autre part, on ne lui a pas demandé son avis. Cela est devenu une habitude depuis quelques décennieset c'est vrai que, dans l'immense majorité des cas observés selon la loi de la massification, vous serez assez cons pour aller confier votre corps à des décideurs tout à fait incompétents ! Par contre, entre lamolécule et le lapin-cobaye, les cadeaux pour prescrire, les croisières pour séduire, les budgets pharaoniques depublicité, bref, l'huile indispensable dans les rouages de lamachine "donnant-donnant" coule à flots... et les experts duPrince de la Santé font chorus pour une campagne dedépistage précoce afin d'améliorer les statistiques : lesquelles ? Il vaut mieux ne pas le préciser !... de mortalité précoce peut-être !
Vous allez me dire que je suis rude dans mes propos, mais non, c'estbien là la réalité des choses ! Allez voir votre médecin et constater combien vous baillez aux corneilles devant lui ! Quand vous verrez le grand spécialiste ce serabien pire que le sermon de monsieur le curé. Alors que voulez-vous faire si vous ne voulez pas vous prendre en charge, sivous voulez ignorer votre propre santé, votre propre corps ?Cela me remémore ces propos d'alcooliques ou de fumeursétalant leur suffisance devant leur avenir compromis : ils sont en effet bien libres de faire ce qu'ils veulent, c'est leur carcasse qui paiera l'addition... mais aussi la collectivité. On baptise cela la solidarité, bref, les bons sentiments sontutilisés, là aussi cela coule à flots, du sentimentalisme.
Ah, par contre, vous me direz "ces traitements sont remboursés" alors que le reste n'est certes pas remboursé, excepté si vous avez déjà contacté une caisse de pompes funèbres.
Est-ce que vous vous faites rembourser votre marché, vos légumes ou votre bifteck ? Certes non, eh bien si vous nemangez pas d'une façon assistée, vous payez des sommes de plus en plus ahurissantes à vos chères mutuelles etvous vous remboursez ensuite... c'est une grande logique qui génère pas mal de postes d'intermédiaires, lesquels décident à votre place et vous font lamorale.
Et qui prend les décisions des programmes, et qui choisit parmi les orientations de la médecine ? On ne rembourse même plus les choses indispensables à la médecine courante et des dérives s'effectuent donnant une priorité absolue aux opérations plus qu'hasardeuses, aux brillantes molécules nouvelles les plus coûteuses, aux superbes technologies dont personne ne revient ou presque et qui consomment la plus grande part des sommes versées aux mutuelles ! Qui siège dans les caisses primaires deSécurité sociale : les consommateurs ou les industrielsde la santé ? Ces derniers évidemment. J'appelle celamettre le loup dans la bergerie, aussi est-il libre de croquer commebon lui semble... et son appétit est si féroce qu'il finira par saigner toute l'économie de la Nation. Ah oui, on a oublié de contrôler les décideurs, quelle farce :mais qui l'a générée ?
Eh bien, c'est à vous de prendre en charge votre santé! A ce moment-là, vous serez des hommes libres et égaux vis-à-vis de vous-mêmes ! Ce n'est pas là une dissertation philosophique, c'est une simple constatation, c'est une observation de lampiste ! Depuis quarante et quelques années que je suis versé dans cette belle médecine moderne dite scientifique, j'ai observé la progression fulgurante et ce dérapage méthodiquement contrôlé par certains, bien sûr non médecins, aussi vous n'avez pasplus que les médecins lampistes la liberté de prendrepart à ces merveilleuses décisions. Il faut être un grand décideur pour cela et avoir effectué desétudes adéquates... cela me fait penser à lareprésentation du peuple dans les Etats généraux: là aussi on nous a confisqué lareprésentativité, alors la santé comme le droitde dire appartient à d'autres...
A la veille de la retraite, j'espère pouvoir dire ce que je désire comme je l'entends. D'ailleurs, je ne me suis jamais gêné de le faire ! Je peux aussi vous prédire les douleurs qui se préparent. Croyez-vous, lorsqu'il y a une urgence, qu'on se précipite aussitôt sur le blessé ? Mon service a jouxté celui des urgences pendant quinze années. Il y avait chaque matin des piles de lettres de réclamations sur le bureau du directeur, sur celui du maire et du préfet, car certains malades pouvaient rester trois ou quatre heures, voire six à huit heures sur un brancard et bien plus encore, avant que l'on ne s'occupe réellement d'eux. Depuis on a construit un immense pavillon"des urgences", mais l'observation montre qu'il y faut toujours gémir et attendre car on n'a toujours pas le temps, le personnel est toujours débordé et en nombre insuffisant. Cela signifie quoi ? Cela signifie que ni les malades ni les médecins ne choisissent cet ordre de choses et que, dans ces grands établissements merveilleusement administrés, l'homme n'est plus un homme mais un pion et qu'un numéro de matricule n'est plus un homme respectable !
Oh ne me dites pas le contraire, ne venez surtout pas me dire le contraire ! Lorsqu'un médecin soigne son patient et que cette personne refuse ses soins, vous me direz qu'il faut déjà avoir beaucoup de courage mais qu'il en a certes le droit. Oui, il en a le droit en théorie, mais le médecin lui n'a pas le droit de laisser les choses ainsi évoluer ou tout bonnement le laisser mourir tranquillement de sa belle mort.
Eh oui, même si le patient refuse et déclare qu'il ne veut pas se rendre à l'hôpital ou à la clinique, même si le patient est un ancien médecin chef de service averti par son expérience et son savoir et qu'il se refuse à subir certains actes qu'il juge inadmissibles et contraires à la morale et à l'éthique, il est bien obligé de les subir ! C'est pourquoi, posez-vous bien laquestion : êtes-vous libre du choix ?
Eh bien non ! Le médecin n'a pas la liberté, il est lui-même obligé de vous imposer ce que des décideurs experts et un tantinet sous influence ont édicté car il est tenu par des règlements ! Il ne doit pas respecter l'homme, il doit le prendre comme un numéro de matricule ou un cas : je décide pour vous, vos facultés mentales ne vous permettent pas plus que vosconnaissances d'effectuer un choix qui soit favorable pour votre santé. Sinon, c'est lui qui doit rendre compte devant les magnifiques autorités dont il dépend, il risque tout bonnement d'être révoqué... et condamné à verser une lourde amende et à ne plus pouvoir nourrirsa famille.
Le médecin n'est plus libre de soigner ce qu'il veut et comme il le désire. Un expert paranoïaque, un nouvel ayatollah nommé à vrai dire exprès, s'est mis entête de pourfendre l'homéopathie, aussi les décrets pleuvent... Dès qu'un patient se présente, le généraliste doit suivre scrupuleusement le protocole administratif qui lui est imposé par les merveilleux décideurs de l'espèce administrative pour des raisons qu'il ne vaut mieux pas soulever. Le médecin doit suivre la voie hiérarchique, celle dictée par l'univers mercantile des affairistes qui, à travers le relais juridique, a colonisé la Médecine et randomisé à sa façon la relation médecin-malade.
Alors, si vous voulez respecter votre corps et réfléchir un peu, prenez-le en charge mais ne lui imposez pas des charges qu'il ne pourra jamais supporter !
Prenez donc vos responsabilités envers vous-même et vos humeurs afin que votre liberté survive et soit transmise à vos enfants.