“ Un cancer d’œsophage chez une jeune femme ”
Le cancer d’œsophage est d’habitude l’apanage des hommes, les alcooliques fumeurs. Au Japon très fréquent car l’homme ingurgite le premier des mets trop chauds avant sa famille. Willy vient m’évoquer le sillage d’une morte reçu dans un rêve d’une consultante assidue des psychiatres vivant un état dépressif permanent, aux pulsions suicidaires.
« Dans un bâtiment, je croisais mon cousin par alliance, sa femme, ma cousine venait de décéder quelques mois auparavant. En lui serrant la main, je ne lui demandais pas comment cela allait car il était évident qu’avec ses trois enfants à charge la vie ne devait pas lui être facile. Nous parlions de sport. Je croisais ensuite un couple d’une soixantaine d’années qui me disait que j’étais ingénieur. Bizarrement, la nuit précédente j’avais rêvé que j’étais ingénieur alors que dans la réalité je ne le suis pas. Ma cousine décédée était revenue sur terre avec son mari pour retourner là-haut ensuite. Ses parents étaient présents. Elle avait un rêve avec elle, elle ne comprenait pas ce qu’il voulait dire et j’ai été obligé de le lui déchiffrer. Elle rêve qu’un homme avec un revolver lui tirait dessus donc je lui expliquais qu’elle avait un grave conflit intérieur. De toute manière je n’insistais pas car je trouvais qu’il était trop tard pour qu’elle essaie de comprendre du fait qu’elle devait retourner là-haut. »
Willy n’est pas ingénieur et il y a une parfaite concordance entre son conscient et son inconscient dans ce rêve.
Trois années auparavant, il m’avait évoqué des problèmes de sa cousine. Les difficultés à la déglutition étaient alors apparues. Je lui avais indiqué que la survie ne dépasserait pas dix huit mois en général pour les cancers oesophagiens ce qui s’était révélé un pronostic malheureusement exact. La rêveuse était psychotique, elle avait effectué de nombreux séjours en hôpital psychiatrique vivant des angoisses intenses de morcellement.
« Durant tout le temps où elle a travaillé avec sa psychanalyste cela allait bien mieux. Mon cousin est très taciturne, peu bavard, il me l’avait signalé. Lui qui était très dubitatif vis-à-vis du travail analytique, savait souligner combien le travail de psychothérapie avait été remarquable. Brusquement, elle a arrêté son travail d’intériorité et dans les six mois qui suivait les premiers symptômes sont apparus. »
Est-il possible de penser que le conflit intérieur s’est matérialisé ?
Bien évidemment ! Il n’y a pas d’humeur ni d’attitude comportementale sans une base biochimique. A fortiori dans les crises d’angoisse ou la libération d’acides en grande quantité issus du catabolisme de l’adrénaline viennent faire exploser les chaînes endocriniennes et immunitaires !
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“Les difficultés respiratoires et la femme phallique”
C’est l’histoire d’Alfredo, un grand et fort bel homme, très séduisant, qui a rencontré, il y a dix ans environ, une orthophoniste âgée de dix ans de plus que lui, appelons la : Nicole. Ce fut une relation torride, Nicole était “en manque”. C’était une amazone avec plusieurs enfants nés de plusieurs pères. Le cas est assez fréquent d’usurpation du phallus, théoriquement, le verbe appartient au père. Tant que leur mue n’est point effectuée, elle désire s’approprier le phallus.
Rêve n° 1
« Je suis chez Nicole. Je vérifie dans la liste s’il y a une correspondance entre ses enfants et les noms de leurs pères. Il y a un bruit au fond de la pièce, cela m’énerve. Une femme plus vieille parle, peut-être est-ce ma mère ?
Il semble qu’il y ait une erreur quelque part mais je n’arrive pas à mettre la main dessus au niveau de la correspondance entre les enfants et les pères. Nicole me donne une photo que je prends d’un petit album. Au lieu de regarder tout de suite, j’essaie d’enlever les grains de sable qui se sont glissés entre les photos. J’en regarde une où il y a quatre personnes de dos. Je suis sensé reconnaître Nicole, son fils, sa fille, une amie déjà vue sur une autre photo. Je ne reconnais personne sauf l’amie qui me regarde.
Nicole me montre une autre photo de sa fille en me disant qu’elle n’aime pas sa coiffure, elle la trouve trop sage. Je regarde, elle est en fait coiffée comme une reine, avec une couronne sur ses cheveux, elle est fort jolie, c’est vraiment une reine. »
« Je me suis réveillé dans un état épouvantable. J’ai cru crever, cela a duré plusieurs minutes, je n’étais pas bien du tout, j’éprouvais des difficultés à respirer épouvantables.
J’ai aussi cette impression un peu vague que mon père n’était pas mon père. Ma mère était une femme autoritaire à principes, tout comme Nicole. Elle faisait des relaxations, des psychothérapies, bref, elle avait le pouvoir comme ma mère ! »
Le rêve met en garde cet émule de Don Juan dans ses épreuves auprès de femmes phalliques ayant usurpé le pouvoir. Si sexuellement, elles “fonctionnaient” très bien, d’après le rêveur mais les deux amants étaient très indécis. Nicole était un substitut d’une mère autoritaire à principes. L’asphyxie guettait Alfredo, il n’y avait aucune ouverture spirituelle.
Cette histoire me rappelait celle d’une voisine au nom d’Armelle, à la carrure massive hommasse et lourde d’un hussard. C’était une femme très intelligente, représentante de laboratoire pharmaceutique. Elle considérait tous les médecins comme des imbéciles car, elle réussissait à leur vendre n’importe quoi. Elle était réputée capable de décupler les ventes des médicaments qu’elle vantait partout où elle passait.
En privé, son slogan était, en agitant un sécateur ou de grandes cisailles : “Moi, je coupe tout ce qui dépasse !” Elle vivait alors avec une petite bonne femme rabougrie qui faisait l’office de femelle tandis qu’Armelle était un mâle dominant. Son amie ressemblait à un cobra capable de piquer à tout instant.
Armelle avait été autrefois mariée à un superbe joueur de rugby international dont la carrure dépassait toute norme. Le malheureux était mort d’un cancer du poumon quelques années après les épousailles sans jamais fumer.
Il n’est jamais bon pour un homme, même physiquement très doué, de s’affronter aux amazones !!!