Pour l’instant Arthur en est bien incapable ! En pleine rébellion contre le joug maternel, ses parents lui interdisent toutes relations féminines !
Pareille moralité constitue le “bon goût en Province surtout lorsqu’il y a un coffre-fort à défendre. La morale place souvent l’ostensoir sacré au niveau des réalités bancaires.
Un rêve récent nous apprend que l’existence d’Arthur était maussade.
Le rêve précise :
« Nous prenons un tramway. A l’intérieur, les sièges ont été remplacés par des alvéoles placées le long de la paroi. On reste debout et on s’appuie dans les coquilles creuses contre les parois. Il n’y a plus de neige, c’est le printemps. Le tramway démarre et on voit défiler le paysage. Nous parvenons à un arrêt où des personnes montent ainsi que des contrôleurs. Ils nous demandent un ticket de transport ou le forfait de la station.
Un seul du groupe possède un ticket ! Le contrôleur nous demande comment nous allons pouvoir skier à la station sans forfait !
L’arrêt du tramway se situe à côté d’un lac. »
« Le ciel aux sports d’hiver est couvert de nuages gris il n’y a pas de neige ou pas suffisamment pour skier. »
L’univers féminin d’Arthur –ce que les psychanalystes Jungiens appellent “l’anima”- ou l’âme féminine, est projeté sur des paysages enneigés ou verglacés. Ainsi dirons-nous qu’il est gelé !
Aussi sa relation, avec les demoiselles, est-elle très froide, car inconsciemment il ne peut rechercher que des filles gelées (frigides).
Après les glaciers, Arthur redescend vers la vallée aussi la neige a-t-elle fondu ?
Il est devenu moins misogyne, et désire “réchauffer” ses relations “avec les filles”. Arthur va prendre une direction qu’il ignore empruntant comme des millions d’autres, des coquilles creuses. Ces utérus fantasmatiques dans lesquels bien des contemporains prennent appui constituent une programmation collective.
Cette situation évoque la position des spectateurs devant leur écran de TV, confortablement assis dans un fauteuil, lorsque l’on voit un paysage défiler au moyen d’instruments de physique alors que l’existence doit naturellement se dérouler à pieds sans ces formes creuses artificielles, vestiges sans cesse recrées de l’univers utérin, matriciel.
Or, nous avons tous un “contrôleur” dans notre psyché. Arthur précise que sa mère le lui a légué mais également les prêtres… car il y en a plusieurs dans sa famille.
De façon générale, pour “sortir des jupes de maman” tous les jeunes hommes auront besoin d’avoir un ticket avec une demoiselle !
Seul l’amour partagé d’une fille de la Grande Déesse, permettra au jeune homme d’échapper au triste sort des mal-aimés !
“Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville, quelle est cette langueur qui pénètre mon cœur ?” Paul Verlaine
Rêve – Mars 88
« Je suis dans une rivière, un homme essaie de consolider un barrage formé de troncs d’arbres empilés les uns sur les autres.
Un pied de biche sert comme appui, le tronc supérieur est cassé et l’eau s’engouffre dans la brèche. L’homme essaie de réparer tandis qu’un autre personnage arrive pour l’aider à maintenir le barrage en place. Je m’en vais en courant dans le lit de la rivière où coule un peu d’eau limpide et pure. Derrière moi, j’entends l’eau arriver car le barrage a craqué. Elle va me rattraper ! »
Le parcours du jeune homme l’amène à connaître la rivière, c’est-à-dire la femme ! Le mot comporte le riz (la nourriture) la vie et l’air de la relation.
Son anima est toujours claire et limpide : un idéal de pureté virginal transmis par les enseignements chrétiens idéalisant la Vierge, car Arthur a longtemps été assidu au catéchisme.
Les deux hommes représentent deux parties inconscientes d’Arthur :
l’ombre et le double ils ont dressé des barrages constitués de troncs d’arbres empilés.
Un travail d’association permet de déchiffrer le symbole.
Les générations précédentes n’ont pas toujours connu une relation satisfaisante avec leur conjoint n’accédant à aucune différenciation des sexes.
Chacun a oublié d’effectuer un travail intérieur laissant le soin à Hercule de nettoyer les interdits et de rétablir le courant du fleuve !
Grâce au travail entrepris sur lui-même par l’intégration de ses rêves, le barrage a cédé !
Les interdits parentaux, grands parentaux, éducatifs ou autres devraient pouvoir s’effacer devant l’appel de la Nature, pour nos confrères cartésiens à l’inondation hormonale… (mais c’est l’inconscient qui la libère si tel est son désir…)
Elle existe depuis quelques années. Il suffit pour s’en persuader, d’observer le système pileux de notre jeune visiteur. Il a dépassé de quelques années les vingt ans…
S’il était né en Afrique, il eut “effeuillé la marguerite” depuis fort longtemps. Le mode éducatif occidental a déjà mordu largement sur sa vie sexuée et sa relation à la femme.
Rêve effectué la nuit avant l’entretien
« Je suis à Milan chez Anne. Elle donne une soirée chez elle à laquelle je rencontre Victor et d’autres camarades. Tout le monde discute et beaucoup d’entre eux fument… Victor sort son shit (cannabis). Il prépare deux cigarettes. Je prends la barrette qu’il me tend et je la coupe. Elle est molle et s’effrite. Sa forme est cubique. Je fume une cigarette quand les parents d’Anne arrivent. Tout le monde range les cigarettes. On discute de l’heure du départ de Milan pour arriver à notre domicile vers deux heures du matin. Je pense partir vers le milieu de la nuit. Je rentre en voiture et trouve que ces cigarettes ne me font aucun effet. »
Commentaire d’Arthur :
« Anne est une nana “givrée” triste, qui fait toujours la gueule. C’est une fille de bonne famille “BCBG” tout à fait tarée. Savez-vous que plus des trois quarts des étudiants fument le shit !
Les étudiants en médecine que je connaissais, c’est-à-dire mes anciens copains puisque j’ai redoublé plusieurs classes, tous fument de l’herbe. Il paraît que ce n’est pas de la drogue… »
Bon nombre d’étudiants prennent soit de la cocaïne, soit du H, soit fument du cannabis ! Ces faits m’ont été confirmés par ma belle sœur et ses amies médecins. Elles m’ont également souligné la fréquence inusitée de l’homosexualité et son association aux toxicomanies ce qui est en accord avec mes observations personnelles.
Dans son commentaire Arthur signale qu’il trouve cela peu intéressant, guère passionnant. Il ne comprend guère pourquoi autant de camarades continuent “machinalement” à se droguer.
On utilise d’ailleurs pas un terme aussi lourd pour exprimer une mode, un snobisme. Autrefois, “prendre un pot”, n’avait pas les mêmes conséquences.
Désormais, les tendres émotions ressenties à l’adolescence à la vue ou à l’effleurement de l’autre sexe semblent ne plus avoir cours…
On va vite chercher à nouveau pour avoir été trop privé de sein maternel un substitut qui entretient l’être en dehors des réalités corporelles, donc existentielles.
Bienheureux sont ceux qui ont connu la chaleur du sein maternel, l’odeur et la douceur d’une peau car ils peuvent encore s’émouvoir aux délicates senteurs des jeunes filles en fleur !
Milan fait songer à mille ans. Voilà une éternité pour le champ de conscience humain !
Rappelons-nous les “Mille et une nuits”, Shéhérazade et les délices du Prince !
Ce succédané de l’amour fait suite aux recherches éternelles du “téton” maternel. Le rêve donne une forme cubique à la cigarette : c’est-à-dire la voie matérialiste.
Tout ce beau monde que l’on retrouve dans certaines sociétés bourgeoises a été nourri au biberon par la nounou. La négresse d’autrefois n’est plus réservée qu’à un très petit nombre, aussi la dégradation de la relation humaine est-elle achevée.
Arthur a gardé une certaine anxiété, du moins la peur de ses parents. Elle ne suffirait pas pour l’empêcher de se droguer !
Il faut que le jeune homme n’éprouve aucun goût, aucun plaisir !
Arthur a-t-il été allaité dans son enfance ou nourri au biberon ?
Bien qu’il ait une relation très conflictuelle avec sa mère, ces bases “mammaires” suffisent pour le prémunir de la toxicomanie. Il boit un verre de temps en temps et par bravade rentre, éméché à des heures indues.
Il s’agit d’un jeu contestataire ou d’adolescent attardé : il connaît le ridicule.
Quel est le seul antidote à la lente décomposition de cette jeunesse nourrie dès l’aube de sa vie de façon “scientifique”, équilibrée au point de vue calorique, ou autre, d’une façon parfaitement hygiénique selon les enseignements pastoriens ?
Les parents, éducateurs, médecins, ont seulement omis l’essentiel : l’univers spécifique de chacun et la critique du faux savoir !
Aussi, il y aura peu d’élus parmi tous ces appelés: un seul possède un ticket ! Espérons que ce sera notre lecteur !
Après ce voyage vers l’éternité là où le temps n’a plus cours, il est temps de rentrer au bercail !
Il est à noter, que la soirée se déroule chez Anne dont la pathologie mentale ne fait aucun doute, héritage malheureux d’un père connu localement pour ses beaux discours, ses enseignements lumineux ou toute forme de sentiment a été éliminée. La sœur d’Anne est schizophrène mais peu importe son frère est devenu professeur d’Université… Un brillant médecin aux mœurs perverties, mais de cela il ne faut surtout pas parler !
De tels milieux sont hautement pathogènes qu’ils touchent de près ou de loin les Facultés, le CNRS, ou d’autres structures… fréquentées par la jeunesse.
# C’est la matière première du travail intérieur. La psychanalyse y trouve ses éléments. L’Art Royal des alchimistes englobe et dépasse le tout. Après avoir enlevé sa “persona” c’est-à-dire son masque, celui qui désire être initié, doit obligatoirement se confronter à son ombre
# Est encore partie confondue avec l’ombre chez CG Jung. Il constitue le devenir de l’être qui a réussi à purifier toutes les pulsions partielles précitées. Il s’agit donc d’un destin individuel idéal pour chacun d’entre nous spécifique.
# cf.
La Forteresse